The Sorcerers' Tales
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[Défi OK] One more Fergus, one more !

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Fergus McMillan

Messages : 285

Rappeltou
Statut de Sang : Sang pur
Baguette: Plume de phoenix, 21cm, bois d'aubépine.

[Défi OK] One more Fergus, one more ! Empty
Fergus McMillan
Personnel de Poudlard

MessageSujet: [Défi OK] One more Fergus, one more ! [Défi OK] One more Fergus, one more ! EmptyMer 1 Aoû - 17:14
Défi Validé

Fergus se tenait en face de la créature. Du sang coulait le long de son bras, partant de son épaule, là où son tee-shirt avait été littéralement déchiqueté par les serres acérées. La blessure ressemblait à un demi pamplemousse écrasé. Des lambeaux de peau s’étiolaient de ci de la, en une bouillie qui avait manqué de lui faire perdre connaissance. Il n’était toujours pas certain qu’il n’allait pas rendre le contenu de son estomac sur le sol humide. Tant pis, il ne pouvait reculer maintenant…
Les yeux orange flamboyant étaient vissés dans les siens et le jeune homme pouvait y lire toute la puissance destructrice de l’animal. Au plus profond de lui, Fergus savait qu’il pouvait perdre la vie à persévérer ainsi, mais il ne pouvait se résoudre à faire autrement.

It feels like I have
lost this fight
They think that I
am staying down
But I'm not giving up tonight
Tonight the wall
is coming down

Les mots résonnaient dans son esprit. Il savait que tout semblait perdu d’avance. D’ailleurs, s’il y avait eu des témoins, l’écossais de cœur (et à moitié de sang) était persuadé que quelqu’un serait déjà venu mettre fin à une telle folie. Mais tout ceci allait bien au-delà d’une simple confrontation. Il s’agissait d’un défi et d’une pierre qui scellerait le chemin qu’il prendrait pour le restant de sa vie.
Au placard livres et grandes théories, c’était la vie, la vraie et aucun sortilège ne pouvait lui venir en aide en cet instant. Pour la première fois depuis qu’il avait choisi cette voie, Fergus redoutait de s’être trompé. Un échec était inacceptable.

I am stronger than my fears
This is the
mountain that I climb
Got 100 steps to go
Tonight I'll make it 99

Il fit un pas en avant, simplement pour signifier à l’hippogriffe qu’il ne renonçait pas. L’animal lança un cri d’avertissement puis se mit à frotter le sol de sa patte antérieure. Ou fallait-il dire jambe ? Après tout, les hippogriffes sont au tiers cheval. Mais pas les antérieures se souvint l’apprenti. Donc, il fallait considérer ce qui mouvait les serres comme des pattes. Elles venaient de l’aigle et n’allaient probablement pas tarder à le réduire en charpie.
Au moins, il n’y aurait personne pour voir ce terrible spectacle.
L’animal avait le pelage noir de jais. Sa taille était impressionnante, y compris pour un hippogriffe. On l’avait amené à la réserve pour qu’il y soit soigné, il était alors complètement inconscient. Dès qu’il s’était réveillé, il s’était montré d’une combativité remarquable. Il avait systématiquement refusé toutes les tentatives d’approche des soigneurs qui, de guerre lasse, avaient fini par rentrer dans les bâtiments pour se mettre à l’abri du froid qui perçait en cet automne tombant.
Personne n’avait jugé possible de l’approcher pour le soigner et, s’il était toujours possible de l’endormir pour lui porter les premiers secours, il faudrait nécessairement sa coopération pendant sa convalescence. Visiblement, elle serait impossible à obtenir. Les plus aguerris des soigneurs avaient passé une heure à tenter de rassurer l’animal, mais la douleur le rendait totalement sauvage. Il n’y avait qu’un jeune fou pour vouloir encore tenter sa chance.

One more
Go one more
Yeah, yeah
Don't stop now
Go one more

Fergus ne savait pas précisément pourquoi il s’acharnait ainsi. Après tout, depuis les trois mois qu’il était ici, il avait vu des créatures mourir et il avait depuis accepté l’idée qu’on ne peut sauver tout le monde. A fortiori quand on travaille avec des animaux incapables de comprendre qu’on veut agir dans leur intérêt mais que, pour leur bien, il faut souvent leur faire du mal.
L’instinct de survie est une chose très puissante dans la nature, l’Homme ne l’a que trop oublié en se nappant d’un semblant de civilisation. A l’heure de la mort, on combat toujours, c’est inné.
En un sens, donc, Fergus comprenait parfaitement que l’animal se défende. Il pouvait lire dans ses yeux et dans son attitude la douleur qu’il éprouvait. Le jeune soigneur se demandait ce qui avait bien pu réussir à lui briser une aile en deux. La fracture était parfaitement visible dans le pli de l’aile. Un nombre impressionnant de plumes avait été arraché et le sang, sombre, coulait en nimbant le plumage, lui donnant des reflets plus inquiétants encore.
La nuit était tombée depuis un moment, ce qui désavantageait plus encore l’homme. Sans être nyctalope, l’hippogriffe disposait d’une vue bien plus efficace que la sienne, surtout dans la noirceur ambiante. Ils se trouvaient à l’orée d’un bois et, au dessus d’eux, la lune était masquée par une foule de nuages aussi épais que nombreux.
Fergus avait bien apporté une torche, mais elle ne suffirait pas, à elle, à lui permettre de réagir à temps. De toute façon, il n’avait aucune chance d’être plus rapide que la créature. Tout au plus, pouvait-il espérer jouer de sa taille et se faufiler entre les pattes (et les jambes du coup) de la créature. Mais l’espoir était mince et le plus probable était que sa manœuvre le conduirait directement à la case boucherie. Mais il l’aurait cherché. Il assumait son choix.

I have everything to lose
By not getting up to fight
I might get used to giving up
So I am showing up tonight

Fergus songea un instant à sa mère, une des rares personnes qui souffrirait de son éventuelle disparition. Si elle pouvait le voir en cet instant, aucun doute qu’elle lui donnerait la gifle la plus magistrale de toute sa vie, qu’il ait dix-huit ans ou pas. Elle lui crierait probablement dessus, lui reprochant son manque de prudence, autant que sa fuite. Elle lui rappellerait qu’avec le nom qu’il portait et ses liens familiaux, il pouvait trouver une bien meilleure situation, mieux payée et surtout mieux reconnue.
Pourquoi avait-il besoin de se mélanger aux communs des sorciers en s’abaissant aux soins de créatures magiques ? Il n’était pas destiné à cela. Si son père le voyait, il serait terriblement déçu. Mieux valait, en ces conditions, qu’il soit mort…
Ce discours, il l’avait déjà entendu. Quand il avait annoncé son départ à sa chère mère, elle avait usé de tous les arguments et de toutes les tactiques possibles pour le convaincre de changer d’avis. Elle avait usé sa salive des heures durant, en vain. Fergus était resté silencieux la plupart du temps. A quoi bon se fatiguer à parler ? Il avait depuis longtemps compris qu’on ne l’écoutait pas de toute façon.
Et puis, sa décision était prise.
Il ne l’avait pas prise contre les siens, mais pour lui ; même si l’idée d’agacer son environnement un peu trop bien pensant l’avait satisfait. Celle de ne pas prendre le chemin qu’on lui destinait et de décider lui-même de sa voie plus encore. A l’académie magique de Beauxbâtons, il n’avait pas vraiment appris à penser pour lui, ni à se démarquer. L’école avait pour but, louable accordons-nous bien, de modeler les sorciers pour qu’ils s’insèrent au mieux dans le monde qui est le leur. Mais l’hypocrisie et les bonnes manières n’étaient pas faites pour Fergus.
Ne vous méprenez pas : il pouvait faire bonne figure le temps d’une soirée, d’un mariage, d’un examen ou d’un entretien d’embauche. Mais, travailler pour un ministère qui lui déplaisait lui était insupportable. Pour lui, un travail doit relever d’une vocation, non d’une contrainte. Certes, il y a toujours des aspects qu’on aime moins dans sa profession, mais tant qu’on s’y accomplit, on le supporte sans trop broncher.
En cet instant, Fergus aurait pu se trouver dans un bureau, à lire des parchemins et à répondre à quelques hiboux. Il aurait pu avoir des horaires fixes, un salaire important, des responsabilités et le prestige d’une fonction plus en adéquation avec son sang. Pourtant, il ne regrettait rien. Pas même de se retrouver en face d’un hippogriffe sur le point de décider de l’achever.
Tête haute, en dépit de sa position courbée qui commençait à devenir douloureuse puisqu’il la maintenait depuis plus d’une demi-heure, il fixait la créature droit dans les yeux, l’implorant de le laisser approcher. Il comprenait ce mélange d’égo et d’instinct qui avait failli lui coûter un bras, mais il ne pouvait tolérer la mort d’un être si exceptionnel. Jamais encore il n’avait vu d’hippogriffe aussi combatif, et il en avait vu au cours des premiers mois de sa formation. Il en avait soigné plus d’une douzaine et aucun n’avait posé le moindre problème, une fois sa présence tolérée.

I am my own enemy
The battle fought
within my mind
If I can overcome step one
I can face the 99

Il est très étrange de constater tout ce qu’on peut échanger par un simple regard, en dépit de la race, de la culture et de tout le reste. En cet instant précis, Fergus sentit qu’il fusionnait avec l’animal, qu’ils se comprenaient en quelques sortes, et ce fut l’expérience la plus intense qu’il lui ait été donné de vivre. L’hippogriffe tenait littéralement sa vie entre ses serres et pourtant Fergus ne reculait pas. Au contraire, sa détermination grandissait de minutes en secondes.
Il dut bien le sentir, cet hippogriffe qui demeurait fier en dépit de sa blessure. Il saisit qu’il n’avait que deux choix : tuer ou accepter. Cet humain ne reculerait pas. Fergus lut sa décison dans ses yeux avant de la voir à sa réaction. Sans prévenir, la créature cligna des yeux, puis, avec une infinie lenteur, elle inclina la tête vers le bas.
Fergus aurait pu sauter sur place tant sa joie fut immense. Son impulsion première fut de se retourner pour prendre ses collègues à témoins de cet instant unique, mais il se souvint qu’il était seul. Le jeune homme regretta sincèrement de n’avoir personne avec qui partager cet instant, mais peut-être était-ce précisément ce qui l’avait rendu possible.
Il songea à son oncle Ernie, un des rares à l’avoir soutenu dans ses choix et qui l’avait aidé à obtenir ce stage. Fergus voulait croire qu’il serait fier de lui s’il le voyait. Il savait que ca n’aurait pas été le cas de feu son père (paix à son âme, s’il en avait une), mais cela faisait un moment qu’il s’était détaché de ce fantôme qui en était déjà un avant de mourir. On ne peut pas dire qu’il ait jamais été proche de son fils ni vraiment impliqué dans sa vie de famille. Dans ces conditions, son approbation n’importait plus…
Retrouvant la maîtrise de lui-même en dépit de l’adrénaline qui faisait tambouriner son cœur dans sa poitrine, il se redressa doucement, les jambes et le dos raides d’avoir tenu trop longtemps la position.
Prudemment, il approcha la créature qui dès lors ne bougea plus. Elle ne le quittait pas des yeux. Son regard orangé semblait le mettre au défi de la décevoir. Fergus sourit et tendit la main vers l’aile blessée en dépit d’un cri d’avertissement. Avec des doigts sûrs, mais doux, il examina la fracture et en vint à la même conclusion que son regard avait déjà tiré : il fallait remettre l’os en place et ainsi rétablir la circulation sanguine. L’hémorragie était importante, mais gérable encore. Il s’en occuperait juste après.
D’un regard, il s’assura que l’animal était consentant, ce qu’il ne put en réalité pas savoir. D’un coup sec, il réduisit la fracture et il recula aussitôt pour laisser à la créature l’opportunité de piétiner sur place sous l’effet de la douleur. Un arbre n’y survécut pas, mais cela n’émut pas le jeune soigneur qui voulait à présent parer au plus pressé. La quantité de sang perdue était considérable et il faudrait à l’animal un moment pour palier ce manque.
Les hippogriffes étant robustes de nature, Fergus avait toutefois bon espoir que la créature s’en tirerait. Pour ne pas perdre de temps, il s’avança à nouveau, en dépit de la méchante humeur de son patient (ce qu’il pouvait parfaitement comprendre toutefois). Il n’y avait plus d’hésitation dans ses pas. Finalement, le premier avait été le plus difficile, mais à présent, le jeune homme était très fier d’avoir tenu bon et de l’avoir fait, envers et contre tout. Il était certain à présent d’être fait pour ce métier.
Appliquer un bandage à un animal qui souffre et bouge n’est jamais aisé, mais la tâche se complique plus encore quand ledit animal est blessé sur une partie mobile du corps, comme peut l’être une aile. Il fallut au soigneur une bonne dose d’ingéniosité et un soupçon de technique pour faire tenir l’ensemble mais, quand il recula pour examiner le fruit de ses efforts, il était satisfait.
Souriant, il alla chercher quelques proies pour celui qui l’avait amplement mérité. Fergus bouillait d’impatience de voir la tête de ses collègues et formateurs le lendemain, quand ils verraient ce qu’il était parvenu à faire. De son bras valide, il lança les belettes mortes chipées dans la réserve et regarda l’hippogriffe manger avec appétit. Visiblement, sa blessure ne l’avait pas tant perturbé que ça.
L’instant d’après, le soigneur nota un détail si évident qu’il se demanda comment il n’avait pas pu le voir plus tôt. Probablement, parce qu’il était trop occupé à rester en vie, me direz-vous. Ce n’était pas un hippogriffe qu’il avait sous les yeux mais une hippogriffe, prête à pondre qui plus est. La fierté du jeune homme redoubla. Ainsi, il n’avait pas seulement sauvé une vie, mais deux.
Fergus finit par se souvenir de sa propre blessure et tâchant seulement d’en évaluer la gravité. Il aurait besoin de points de sutures, ou d’une potion qui referme les plaies. Mais il s’en fichait. En dépit de sa propre douleur, c’est la sourire aux lèvres qu’il regagna le bâtiment qui leur servait de dortoir. Finalement, il n’aurait pas à attendre pour voir la tête de ses collègues, il serait bien obligé d’en réveiller un pour qu’il le soigne.
En cet instant, Fergus McMillan était le sorcier le plus heureux du monde.

Total : 2 206 mots, paroles non incluses.
Lien vers les paroles : http://www.lacoccinelle.net/299566.html

[Défi OK] One more Fergus, one more !

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