The Sorcerers' Tales
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[Défi Validé] Quand la musique est bonne.

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Luthiel Haldir

Messages : 178

Rappeltou
Statut de Sang : Né-moldu
Baguette: Crin de licorne, bois de chêne blanc, 23cm

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Luthiel Haldir
Gryffondor

MessageSujet: [Défi Validé] Quand la musique est bonne. [Défi Validé] Quand la musique est bonne. EmptyJeu 23 Aoû - 12:56
Défi Validé

Luthiel ne voyait plus très bien. Autour d’elle, partout autour d’elle, des silhouettes couraient dans tous les sens. Le tissu des robes de sorciers volait en un flot dense de couleurs diverses et variées. Le soleil l'éblouissait quand elle tentait de voir. Elle ne comprenait pas qu'elle était au sol. Elle n'avait pas compris ce qui c'était passé.
Globalement, elle sentait que tout le monde fuyait. Ca n'avait pas de sens. Tout avait si bien commencé pourtant…

C'est le malaise du moment
L'épidémie qui s'étend
La fête est finie on descend
Les pensées qui glacent la raison

Ils s’étaient donné rendez-vous à 14h. Ainsi, cela laissait à tous les volontaires le temps d’arriver et on ne pourrait accuser personne de prendre le ministère en traître. De toute façon, ce sitting avait été rendu public depuis plus de deux jours. Vous ne ferez croire à personne que le ministère de la magie de Grande-Bretagne, cette institution aux tentacules plus qu’étendues, n’en avait pas entendu parlé.
Et puis, personne ne s’était caché. Les sorciers favorables au mouvement d’ouverture voulaient manifester leur position, alors quoi de plus symbolique que le grand hall du ministère qui les rejetait ? Luthiel avait décidé sans la moindre hésitation de se joindre au groupe. Elle avait un avis tranché sur la question et Mathilde Hainsworth, « la Française » comme on la surnomme, était un véritable modèle pour l’adolescente.
D’aucuns diront que la jeune femme est influencée et que, de toute façon, les jeunes gens sont prompts à s’emporter pour des causes qu’on leur présente comme justes. D’ailleurs, parmi les rangs des manifestants, il est clair que les jeunes sont en grande majorité. Ils sont généralement majeurs néanmoins. Pas sûr que beaucoup de parents sorciers auraient laissé leurs enfants se joindre à une telle idée saugrenue ; sûrement empruntée des Moldus si vous voulez mon avis… Aller s'asseoir au milieu du grand hall et se tenir serrés les uns contre les autres. Montrer pacifiquement son désaccord avec la position officielle.
Par chance pour elle, Luthiel avait précisément une mère moldue pour qui l’idée de manifester pour défendre ses idées était absolument naturelle. Elle avait d’ailleurs proposé à sa fille de l’accompagner, mais Luthiel n’était pas certaine que c’était autorisé, pas plus qu’elle n’était assurée qu’une moldue soit bien traitée dans ce contexte trouble. La mort de Drago Malefoy était dans tous les esprits.
Pour sa part, la jeune femme ne se sentait pas concernée par ce fait divers. Déjà, parce qu’elle ne connaissait pas Drago Malefoy, mais aussi parce qu’elle était passionnée d’histoire et que, donc, elle connaissait parfaitement les évènements qui s’étaient déroulés 23 années plus tôt. Elle n’avait pas oublié que la famille des Malefoy s’était positionnée contre Harry Potter et que ce même Drago avait été chargé, par Lord Voldermort en personne, d’assassiner l’homme de bien qu’était Albus Dumbledore. Certes, il n’avait pas eu le cran de le faire, mais cela prouve bien qu’il n’était pas une personne qui vaut la peine qu’on pleure.
Ah les jeunes gens ! Pour eux, tout est tout noir ou tout blanc. Ils ne connaissent pas encore le gris… On pourrait, bien-sûr, se souvenir que Drago Malefoy s’était retrouvé entraîné dans toute cette histoire contre son gré par une famille de Mangemorts et qu’il n’était en rien responsable de leur position pour le mage noir. On pourrait rappeler qu’il n’a, précisément, pas trahi Harry Potter alors qu’il aurait eu l’occasion de le faire. Et, qu’enfin, sa famille s’était détournée du Lord Noir avant sa chute. Que la mère de Drago avait contribué à sauver la vie d’Harry Potter. Pour épargner celle de son fils, certes, mais tout de même.
L’Histoire est une chose étrange qui tord et déforme bien des réalités. Luthiel n’en avait pas conscience mais ses livres ne lui permettaient que d’avoir une vision des évènements ; vision de surcroît déformée par ses préjugés autant que par son éducation moldue sur les guerres mondiales. Pour la jeune femme, Voldemort s’apparentait un peu à Hitler et les Mangemorts aux soldats SS. La réalité était légèrement différente pourtant, vous en conviendrez.

Paupières baissées, visage gris
Surgissent les fantômes de notre lit
On ouvre le loquet de la grille
Du taudit qu'on appelle maison


Luthiel était arrivée avec le sourire sur le chemin de Traverse. Rapidement, elle avait localisé les autres partisans du mouvement d’ouverture et s’était jointe à eux. Il n’avait pas été compliqué de convaincre sa mère qu’il ne s’agissait que d’une marche pacifique. Une sorte de sitting de protestation en fait. D’ailleurs, c’était bien ce que c’était censé être.
Ils n’étaient qu’une petite quinzaine, ce qui surprit Luthiel au plus haut point. Elle était certaine qu’il y avait plus de partisans que cela, mais peut-être n’osaient-ils pas affirmer leur position ? Après tout, le ministère était fermement opposé à l’idée d’ouverture aux moldus. Et puis, les récents évènements ne jouaient pas en leur faveur. Du coup, il semblait logique qu’il n’y ait que peu de courageux. Ou de fous, à vous de choisir.
Luthiel s’installa au sein du groupe, entre deux jeunes gens très motivés mais au comportement un peu étrange. Elle se demanda vaguement s'il n'avait pas un peu bu avant de venir puis oublia tout quand elle commença à scander les slogans qui résonnaient déjà au plus grand agacement des passants.Les sorciers étaient irrités par leur protestation qui gênait la circulation au sein du grand hall. S'ils avaient été plus nombreux à manifester, ils auraient pu en bloquer totalement l'accès. S'aurait eu plus d'impact. Mais bon, c'était déjà pas mal pour se faire remarquer.
La jeune femme ignorait soigneusement ces moutons sans avis qui suivaient gentiment les consignes officielles et tenaient trop à leur petit confort pour voir que ce qu’ils faisaient était utile. C’est toujours ainsi dans les révolutions. Elle ignorait résolument les regards outrés, les remarques non moins outrées, et les légères bousculades qui lui tapèrent dans le dos. Etre assis en plein milieu d'un flot de marcheurs, c'est pas forcément la position la plus sûre qui soit quand on y réfléchit...
Luthiel en profita pour observer le grand hall, qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de voir. Il était évidemment magistrale, avec ses rangées de cheminées permettant l'accès du plus grand nombre et, au bout de ce couloir, le hall à proprement parler. La statue centrale, magnifique, et derrière une partie de la fourmilière qu'est le ministère. Si elle n'avait pas été là pour quelque chose d'important, elle se serait bien vu tenter de se promener dans les couloirs, sans être certaine que c'était permis. Juste pour voir l'envers du décor.
Mais elle avait mieux à faire pour l'instant. Tant pis...

Protect me from what I want
Protect me
Protect me

Luthiel était fière de montrer sa position au monde. Elle était, certes, jeune, mais elle avait des convictions et les défendait. Sa mère était très fière d’elle également, probablement parce qu’elle n’avait pas la moindre idée du contexte actuel et de l’atmosphère troublée que connaissait à présent le monde sorcier. Mais sur le principe, elle soutenait sa fille sans avoir conscience que cela risquait de la mettre au banc de la société magique comme elle-même s'était retrouvée à l'écart de celle des moldus.
C’était le nœud du problème en somme : pendant combien de temps encore demanderait-on aux parents moldus d’envoyer leurs enfants dans un monde qu’ils ne pouvaient pas connaître ? Combien de traumatismes encore, à la découverte des pouvoirs par les jeunes enfants ? Combien d’angoisses de leurs parents démunis ? Combien de rejets ? De césures au sein de familles désormais déchirées ? Combien de choix à faire ?
Combien de temps encore le monde sorcier se voilerait-il la face sur ce qu’il inflige, par son silence, à des milliers de foyers ?
C’était bien la faute des sang-purs, ces familles qui se croyaient meilleures que tout le monde et qui avaient la mainmise sur le ministère ! Ces gens, soi-disant plus puissants que les autres et qui se voulaient les garants d’on ne pouvait savoir vraiment quoi. Au temps de la Guerre contre Voldemort, Hermione Granger l’avait bien prouvé : le statut de sang n’a aucune incidence sur les facultés magiques.
Et d’ailleurs, qui avaient été les plus nombreux alliés du Seigneur Noir ? Même pas besoin de le formuler... Comment le monde avait-il pu leur pardonner aussi facilement ?
Luthiel considère qu’on est toujours responsable de ses actions et que, si on refuse de les prendre soi-même, il faut qu’on contraigne les coupables à assumer leurs responsabilités. Drago Malefoy et son cher ami Gregory Doyle s’étaient rangés du mauvais côté à l’époque et ils continuaient à faire le mal, ou à le couvrir. Luthiel ne croyait pas une seule seconde à un accident qui serait imputable aux pauvres moldus incapables de se défendre puisque laissés volontairement dans le flou. Gregory Doyle était coupable. Et Drago tout autant en somme, puisqu'il avait soutenu son ami. Sans grande surprise.
D’ailleurs, pourquoi refusait-on de dire la vérité aux moldus ? Uniquement pour garder la mainmise tacite sur eux ! Eh oui, quand on y réfléchit, si on ne leur dit pas que la magie existe, ils n’ont aucuns moyens de s’en protéger… Et puis, les pauvres moldus sont jugés trop inférieurs pour mériter la vérité. Devinez de qui cette vision des choses pouvait-elle bien venir ? Eh oui, pas besoin de chercher bien loin...
Luthiel aurait voulu rabattre leur prétentieux caquet à tous les sang-purs tiens !
Non, non, la jeune lionne n’a pas subi le sortilège d’Imperium pour réciter ainsi gentiment le discours extrémistes de ceux qui, précisément, décrédibilisent le mouvement d’ouverture. Elle est simplement jeune et très naïve. Passionnée. Impulsive. Et en colère aussi ; parce que sa mère est mise au banc de la société moldue alors qu’elle a raison sur toute la ligne. Parce qu’elle en a souffert pendant très longtemps et qu’elle a eu du mal à trouver sa place dans la société magique depuis son entrée. Tout cela, plutôt que de se remettre en question, elle l’impute au secret fait de la magie.
Un peu facile ? Peut-être. Mais bon, on fait avec les armes dont on dispose. Et puis, on ne peut tout affronter d’un coup. Il est naturel pour un esprit de chercher à se protéger en impliquant des faux-fuyants et en imputant ce qui est somme toute le destin à un groupe globalisé de méchants, suffisamment distants pour ne pas les affronter directement. Il est confortable de haïr ce qu’on ne connaît pas.
Si elle avait réfléchi au-delà de cinq bonnes minutes, elle aurait probablement réalisé que tous les sang-purs ne sont pas ainsi. Qu’ils ne sont donc pas tous responsables de la situation. Elle aurait également réalisé qu’elle en côtoyait à Poudlard et que, hormis quelques cas à part mais qui relevaient plus d’une différence prononcée de caractère que d’un statut de sang, on l’y avait toujours bien traitée. Oui, mais ça aurait mis à mal ses convictions. Et puis, ce n’était pas la question vous répondrait-elle, l’hypocrite…

Sommes nous les jouets du destin
Souviens toi des moments divins
Planants, éclatés au matin
Et maintenant nous sommes tout seul.

Etre sympathisant d’un mouvement qui prône la fraternité et l’ouverture d’esprit est une position confortable. Le voir dégénérer en une sorte de chasse aux sorcières est moins agréable. Et surtout, moins évident à gérer. C’est ce que réalisa la jeune femme tandis que les slogans scandés se faisaient plus agressifs et quittaient le contexte d’une manifestation pacifique pour l’aveu au monde moldu de l’existence de la magie.
Elle se tut lorsque ses voisins commencèrent à s’en prendre vigoureusement aux sang-purs. Certains allèrent même jusqu’à exiger leur départ pur et simple de toute institution politique magique et, pourquoi pas, tant qu’on y est, leur enfermement pour leur faire ravaler leur fierté. A partir de ce moment là, Luthiel sentit que sa place n’était plus tout à fait ici.
Elle voulait défendre les moldus, pas détruire les sang-purs. Enfin, pas vraiment... Et, si elle avait des griefs théoriques contre eux, elle n’allait pas jusqu’à prôner leur mise au banc de la société. C’était même absurde à son avis ! S’aurait été leur faire ce qu’on leur reprochait d’avoir fait avec les moldus. Cela n’avait aucun sens.
Il fallait simplement... Les encadrer et faire l'inverse de ce qu'ils souhaitaient. Ensuite, ce serait à eux de se trouver une nouvelle place dans le monde qui aurait évolué.
Si elle avait eu un peu plus de jugeote dans le placard, Luthiel se serait bien gardé de confronter les autres manifestants du haut de ses seize ans et de son inexpérience totale de la vie. Mais, précisément pour cette raison, elle prit à parti un homme qui, plus virulent que les autres, réclamait la mort des sang-purs. Au milieu du brouhaha général, elle lui demanda s’il avait perdu l’esprit.
Il n’y eut que quelques paroles échangées avant que tout dérape.

Perdus les rêves de s'aimer
Le temps où on avait rien fait
Il nous reste toute une vie pour pleurer
Et maintenant nous sommes tout seul

La suite s’enchaîna si rapidement qu’elle n’eut pas le loisir de comprendre ce qui lui arrivait. Elle fut chahutée par plusieurs membres. On l’accusa d’avoir été envoyée par le ministère pour semer la pagaille ou, summum du ridicule, d’être en réalité une sang-pur. On se mit à la bousculer dans tous les sens et la jeune femme se mit à hurler à l’aide. Mais, ces chers partisans qu’elle était venue rejoindre, ne semblaient pas enclins à intervenir. La plupart s’éloignèrent rapidement, avant d’être impliqués dans ce qui était bel et bien un débordement.
A un moment incertain, Luthiel sentit un pied s’abattre dans le creux de son ventre et lui couper automatiquement le souffle. Elle tomba au sol en cherchant de l’air. A quatre pattes dans un équilibre déjà incertain, elle fut heurtée par une personne en fuite puis elle ne distingua que des formes furtives qui couraient de tous les côtés. La symphonie de couleurs, agrémentée par le soleil éclatant et aveuglant qui lui tombait directement dans les yeux, était la chose la plus étrange qu’elle ait jamais vu. A moins qu'il ne s'agisse des flammes de bougies. Elle ne savait plus très bien...
Comme elle peinait toujours à respirer, des sortes de petites tâches grises de mirent à danser devant ses yeux.
Puis tout devint noir.

Protect me from what I want
Protège-moi, protège-moi
Protect me
Protect me
Protège-moi, protège-moi

Quand elle s’éveilla, Luthiel se trouvait dans une petite pièce où il faisait agréablement frais. Sa tête lui tournait un peu mais il ne lui fallut pas longtemps pour se souvenir de ce qui était arrivé. Elle se redressa en position assise lentement et saisit le verre d’eau posé juste à côté du canapé sur lequel on l’avait allongée. Alors seulement elle réalisa qu’elle n’était pas seule.
Elle ne sut jamais son nom. L’homme, grand et à l’allure sévère, la toisa de toute sa superbe et lui laisse juste le temps de boire une gorgée. L’instant d’après, il la sermonnait comme jamais Luthiel ne l’avait été. Ce n’est pas que sa mère la laisse faire absolument tout ce qu’elle veut (mais pas loin quand même, il faut avouer). Disons qu’elle privilégie le dialogue et les explications quand elle ne veut pas qu’elle agisse plutôt que les réprimandes et un ton glacial.
L’homme avait des yeux d’un bleu intense qui la fusillèrent si certainement qu’elle n’osa dire un mot pendant tout le laïus qu’il lui servit. Il la traita pourtant d’inconsciente, lui rappela qu’elle aurait pu être sérieusement blessée au cours de la manifestation. Qu’elle n’avait, de toute façon, absolument rien à y faire. Qu’elle n’était qu’une élève de Poudlard, qui n’entrait qu’en 6ème année de surcroît, et qu’elle n’avait pas les facultés pour formuler une véritable opinion.
Simple poupée manipulée, elle avait, de plus, provoqué une émeute de la façon la plus stupide qui soit. N’avait-elle donc aucune once de jugement à se jeter ainsi dans l’arène d’une foule de lions survoltés ? Qui avait bien pu élever une telle idiote ? Il y aurait des conséquences à tout cela.
Poudlard allait être notifié de son attitude inqualifiable et elle aurait intérêt à se tenir sérieusement à carreau. D’ailleurs, on ne voulait plus jamais parler d’elle, sauf, éventuellement, si elle brillait à l’école de magie d’une manière ou d’une autre ; mais il en doutait sérieusement au vu des évènements de la journée.
Il ajouta ensuite qu’elle avait une chance immense de ne pas être tout bonnement exclue de l’école, ce qui aurait normalement dû se passer. Mais on l’avait jugée trop stupide et influençable pour vraiment être responsable. C’était donc la faute du mouvement d’ouverture et de ses extrémistes. Le ministère allait d’ailleurs surveiller de près leur propagande à destination de la jeunesse à partir de maintenant…
Non, pendant tout le sermon, Luthiel n’avait pas bronchée. Elle aurait voulu disparaître dans le matelas du canapé et ne réapparaître que quelques heures plus tard, quand elle aurait été certaine que l’homme serait bel et bien parti. C’est que, n’ayant jamais eu de père, la jeune fille n’avait surtout jamais connu le passage de savon ferme que peut faire très convenablement la gente masculine. Et celui qui se tenait en face d'elle semblait avoir de l'expérience en la matière...
Elle se sentit très mal. Pourtant, il était évident que l’homme ne la menaçait pas physiquement. Mais le ton de sa voix, son regard perçant, et toute son attitude provoquèrent une réaction complètement inattendue chez une jeune fille au caractère pourtant explosif : la honte.
Elle n’eut pas vraiment le loisir de réfléchir pendant l’éternité que le monologue dura, mais elle ne fit pas la fière. Et, quand il finit par lui dire de le suivre puisque sa mère l’attendait à l’entrée du ministère, alors seulement Luthiel se souvint qu’il est préférable de respirer. Sans un mot, elle se leva et suivit celui qui n’eut plus un regard pour elle. Cette ignorance même était humiliante, mais la jeune femme n’avait toujours pas les ressources de répondre quoi que ce fut.
Lorsque sa mère la retrouva et lui sauta au cou, elle n’avait pas retrouvé plus d’aplomb, elle réalisa simplement qu’elle avait un bleu de la taille d’un pamplemousse qui apparaissait sur le ventre. Le monstre de glace précisa à sa mère, paniquée, que sa fille n’en garderait aucune séquelle et lui conseilla, à l’avenir, de contrôler un peu mieux les actions de l’effrontée. Il compatit néanmoins du fait que, moldue de nature, elle ne puisse pas mieux appréhender les actions de sa fille et lui assura que le ministère la surveillerait de son côté, pour la sécurité de tous.
Luthiel eut l’impression qu’elle avait trois ans, surtout lorsque sa mère remercia l’odieux personnage et lui sourit quand il ajouta qu’on allait les raccompagner chez eux. Sans un mot pour elle, il salua sa mère et s’en alla sans se retourner. Bouche-bée, Luthiel suivit l’employé chargé de les ramener et ne retrouva l’usage de la parole qu’une fois arrivée à destination. Alors, elle lança une litanie de jurons plus corsés les uns que les autres puisque sa mère venait de dire, qu’au fond, ils étaient très aimables au ministère de la magie et qu’elle ne comprenait pas que Luthiel leur voue une telle méfiance.
C’était la pire journée qu’elle ait jamais vécu.
Littérallement…


Spoiler:

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