Les vacances permettent bien des folies. N'en parlez donc pas à Kaytlin. Cette jeune fille si calme et réservée dans sa robe immaculée. Mais voilà, ce sont les vacances, elle s'ennuie. Elle se sent seule, Poudlard lui manque et ses parents sont partis à Hawaii pour une énième lune de miel.

Elle serait bien restée chez elle, à somnoler devant un livre, si sa seule cousine, une Française qui plus est, n'était pas arrivée par la cheminée pour l'emmener à cette fête. Vêtue de hauts talons et d'une robe couleur fraise des bois, la jeune fille d'un an de moins qu'elle l'avait trainée dans cette grande salle.

Kaytlin se demandait si elle se trouvait dans une demeure sorcière. Son bandeau dans les cheveux, elle se mouvait avec grâce à travers la foule, tentant de se faire discrète. Les décorations qui ornaient les murs semblaient avoir été fixés là par des sortilèges. Elle trouva enfin une chaise près du buffet, ce qui lui permettrait de grignoter tout en observant la foule se déhancher sur des musiques moldus qu'elle ne connaissait pas. Sa cousine restait introuvable au milieu de toutes ces personnes. Tant mieux, cela éviterait qu'elle l'entraîne dans des plans bizarres dont elle était reine. Un jeune homme s'avança vers elle. Il était grand, un peu stéréotype du footballeur américain. Il lui tendit un verre. « Tu danses ? ». Elle le regarde étonnée. Doit-elle accepter ou pas ? Ce n'est pas trop son genre pourtant, mais la voilà qui se lève et saisit la main tendue face à elle. Il l'entraîne au milieu de la piste. Elle goûte timidement le breuvage. Drôlement bon, mais peut-être un peu fort. Tant pis, après tout, au milieu des vacances, elle avait bien le droit de s'amuser un peu. Elle danse loin de lui, qui essaye de se coller à elle. Il semble assez alcoolisé.

Cependant, la foule est dense, les gens se resserrent et la voilà collée à lui. Elle le regarde gêné. Quelqu'un passe et lui chipe son verre, elle ne réagit même pas. Si les lumières n'avaient pas clignoté dans tous les sens et dans toutes les couleurs, son visage aurait certainement prit une teinte rosée. Le sang aux joues elle se demande. Qu'est-ce qu'elle fait là, ce qu'elle doit faire. Partir, chercher Natacha puis rentrer pour se glisser sous des draps chauds et réconfortants ou rester pour la première fois depuis bien longtemps dans les bras d'un garçon qu'elle ne connaît pas. Il danse tout contre elle. Gênée elle tente de se libérer, il la serre un peu plus fort. Glisse ses lèvres sur son cou, ses mains sur ses hanches.

La musique change, cela le perturbe, il s'écarte, la foule de même. Elle se penche puis dépose ses lèvres sur les siennes. Puis elle fuit. Il ne l'en empêche pas. Sur ses talons elle part à la recherche de sa cousine. Le slow envahissant la pièce, en même temps que les couples, elle se sait chanceuse d'être partie avant. Elle préfèrerait tant être chez elle. Au détour d'un couloir, un garçon assis par terre lui attrape la jambe. Elle n'aime pas faire ça, mais elle lui écrase la main du bout de sa chaussure. Puis reprend ses recherches. Elle ouvre toutes les portes de toutes les pièces de cette immense maison. Kaytlin est désormais certaine qu'elle appartient à des sorciers. Les photos accrochées aux murs mouvent et dans une des pièces, un tableau la chasse à coup de cris stridents. Il ne faut surtout pas que ses parents sachent qu'elle est venue ici. Ils lui en voudraient de ne pas être resté la petite fille sage comme d'habitude. Désespérée de retrouver un jour Natacha elle se met à passer au peigne fin tous les recoins de la maison. Les placards et les armoires. Mais toujours personne. Où peut-elle bien être passée. Une fois de plus, elle avait dû se faire entrainer par un garçon dans un coin sombre.

Kay appuyée à un mur, soupire. Un groupe de jeunes gens passent devant elle. Ils rigolent bêtement, mais laissent échapper une information cruciale. La piscine. Mais oui ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Les propriétaires de cette bâtisse possédait un extérieur avec une piscine et un immense jardin, qu'elle avait vu en regardant par la fenêtre. Elle les suit alors, une odeur de pamplemousse s'échappe de leurs verres. Arrivée dehors elle la cherche du regard. La voilà, assise sur les genoux d'un garçon lui-même allongé sur un transat. Il a les mains posées à des endroits bien choisis. La jeune fille s'avance alors d'un pas vif vers eux, bien décidée à le décrocher de sa cousine surement sous l'emprise l'alcool.

Son plan aurait fonctionné si un crétin ne l'avait pas poussé en criant dans la piscine. Et la voilà, trempée des pieds à la tête, toute habillée et sa cousine qui s'est approchée du vacarme qui rigole comme une imbécile en la pointant du doigt. Furieuse. Kaytlin était alors furieuse. Chose rare, vous me l'accorderez. Elle se hisse sur l'échelle, puis sort trempée des pieds à la tête. Jetant un regard noir à sa cousine qui ne semblait plus maître de ses actions, elle reprend alors la direction de la maison, en quête d'une salle de bain.

Une fois sèche et calmée, la jolie Serdaigle sorti de la salle d'eau dans laquelle elle était enfermée depuis une bonne heure. Elle parti alors en quête d'une cheminée histoire d'utiliser cette poudre de cheminette qui serait surement accrochée à côté. Bien que l'antre la plus grande se trouva dans le salon, dans lequel elle ne pouvait recourir à ce genre de pratiques, elle en trouva une autre dans un bureau aux murs recouverts de livres. Admirative, passant le bout de ses doigts vernis sur les vieilles reliures de cuir elle se demande si finalement elle ne préfèrerait pas s'enfermer dans cette pièce. Mais le souvenir de Natacha ivre et morte de rire, la fit revenir à sa première décision.

Et la voilà dans l'antre de la cheminée. La chaleur autour d'elle, elle jette un dernier regard à la pièce avant d'être aspirée par les flammes jusqu'à chez elle. Bien heureuse d'être de retour dans sa maison, elle enfile un pyjama bien chaud puis se prépare un chocolat au lait avant de se glisser dans ses draps moelleux et d'être attirée dans les bras de Morphée. Mais avant cela, elle se promit de ne plus se faire entrainer de la sorte à une fête organisée par des moldus ou quelque autres fêtes avant la fin des vacances. Les soirées organisées à Poudlard étaient dix fois plus calme que ce genre de fêtes pour bêtes sauvages.

1115 mots sans les paroles