Suite d'ici.


Esther venait de prendre quelques livres dans les rayons de la bibliothèque, et elle se retourna afin de la quitter et se rendre là où elle le devait, à savoir, sa chambre. En effet, suite à une dispute avec sa mère, qui refusait de la laisser sortir si elle n'était pas accompagnée, elle s'était retrouvée privée de sortie. La dispute avait éclaté un peu plus tôt, et avait vraiment beaucoup énervée l'adolescente, qui évidemment avait dans l'idée de ne pas obéir, mais qui devait faire profil bas tant que sa mère se trouvait dans le manoir. Aussi elle sursauta en voyant que sa mère se trouvait dans l'entrée de la pièce. Les bras croisés, elle semblait encore contrariée. Esther poussa un long soupir signifiant son mépris, avant de prendre la parole.

- Ouais ouais, j'sais, dans ma chambre, tout d'suite. Tsss...

Silence, alors que sa mère la regarde, elle n'en tient même pas compte et passe à côté d'elle comme si elle n'existait pas, l'ignorant. Bon sang, c'était abusé quoi, elle pouvait même plus aller dans la bibliothèque prendre un simple livre. Enfin, deux.

- Je fais ça pour ta sécurité, Esther, tu le sais bien.

Esther ignora ces mots alors qu'elle montait les escaliers la menant jusqu'à l'étage où se trouvait sa chambre. Ouais, sa sécurité, tu parles... Bordel, quand comprendrait-elle qu'elle ne craignait rien à l'extérieur, dans le village ? Sérieusement, le dernier événements devait remonter à au moins vingt ans en arrière, et c'était sans doute quelque chose de l'ordre d'un pet dans l'étang ! C'était abusé de penser que quelque chose pourrait lui arriver ! Elle gagne donc sa chambre et s'installe dans le fauteuil qui se trouve dans un coin, à côté d'une plante et d'une lampe, vers la fenêtre. Elle ouvre le livre qu'elle tient sur ses genoux, alors que son chat, qui dormait sur son lit, vient se frotter contre elle en ronronnant. Gentille bête. Tout en lisant, Esther relève parfois le visage pour écouter les bruits en bas, et est heureuse que le son se propage si bien.

La porte claque finalement, et Esther se redressa pour regarder dehors, voyant sa mère s'éloigner dans l'allée. Il fallait quitter la propriété pour pouvoir transplaner. Question de sécurité. Elle vit bien sa mère verrouiller le grand portail à l'aide de sa baguette. Bien. Maintenant qu'elle était seule... Posant son livre à côté d'elle sur le sol, elle se leva et après s'être changée rapidement afin de pouvoir sortir sans risquer de trop abîmé ses habits, elle quitta se chambre, puis descendit les escaliers pour arriver en bas. Il faudrait qu'elle fasse attention à l'heure pour ne pas rentrer trop tard. Enfin... Elle quitta l'immense demeure et se dirigea dans le parc qui se trouvait à l'arrière. La remise à balais était fermée, elle aurait donc à franchir le ruisseau, puis l'ancien mur bordant la propriété pour pouvoir finalement rejoindre le village en toute discrétion. Elle avait l'habitude de le faire. Elle mit peut-être cinq minutes à atteindre le ruisseau, pour finalement le longer et atteindre le guet. Là, elle retira ses chaussures, sachant qu'elle aurait besoin de toute son habilité si elle voulait ne pas finir trempée en tombant dedans. Elle franchit sans difficulté le premier mètre, grimpant habillement sur les rochers. Puis elle continua, à peu près jusqu'à la moitié de celle-ci, posant son pied sur la surface lisse et plutôt glissante de la pierre, prenant appuie, avançant et... ZIP ! Elle glisse ! Et tombe dans l'eau, essayant tant bien que mal d'atterrir sur ses pieds pour ne pas finir trempée de la tête au pied. Et elle s'en sort plutôt bien. Elle ne l'est qu'à moitié, trempée. Bien joué Esther, vraiment... La chute fut évidemment accompagné d'un « Sa mèèèèèère » emprunté à quelqu'un qu'on connaît bien.

Elle grogne un peu. Mais au final, elle a réussit à franchir le guet, finissant par marcher directement au fond du ruisseau. Trempée pour trempée... Elle grimpe finalement sur la berge de l'autre côté. Bon, elle avait encore un muret à franchir, et elle serait libre ! Courage ! Elle marche donc encore un peu, et atteint finalement la frontière de la propriété Nott, délimité par un petit rempart de pierre, rien de bien grand, il fallait l'avouer. En plus, comme il n'était pas vraiment bien entretenu, il n'était pas difficile à franchir. Il suffisait généralement de trouver le bon endroit, et c'était partie. Elle eut vite fait de le repérer d'ailleurs, connaissant ce chemin presque par cœur. Elle passes ses mains dans les prises, et après quelques efforts, arrive au sommet pour se laisser retomber de l'autre côté. Bien. Une bonne chose de faite. C'est ainsi qu'elle s'éloigne de la prison qu'est sa maison pour se rendre chez Samara, laissant les paroles de sa mère derrière les murs du manoir.

Braver ainsi l'autorité parentale la fait sourire, et elle lâche même un léger ricanement. AHAH, c'était elle la plus forte, et personne ne pouvait l'enfermer ! Enfin, en attendant, elle était un peu trempée, et mine de rien, il faisait quand même un peu frais. Elle prit donc la direction du village, et plus précisément de la maison de sa meilleure amie. Vivant dans le même village depuis qu'elles avaient huit ans maintenant, bien que se connaissant d'avant, Esther n'avait pas eu beaucoup l'occasion de la voir pour le moment. Elle n'eut aucun mal à se repérer, arrivant rapidement jusqu'aux champs bordant la forêt d'Elkesley, qu'elle connaissait presque par cœur. Après avoir traversé les mêmes champs, elle se dirigea jusqu'au cottage, qui se trouvait aussi un peu à l'écart du village, mais pas trop. Heureusement, il ne s'était pas vraiment étendu depuis tout ce temps. Sans doute était-ce dû à l'influence de la présence des sorciers, qui voulaient rester discrets. Bref.

Elle arriva devant la porte, et frappa contre celle-ci avec le poing. Il était neuf heure et demi... Pas sûr que Samy soit déjà réveillée. Bah, au pire, elle irait frapper directement à sa fenêtre, ça devrait suffire pour lui faire quitter les bras de Morphée. Oui, Esther avait tendance à être légèrement sans gêne avec ses amis. Elle frappe à nouveau avec impatience, alors que la porte s'ouvre enfin, découvrant une Samara qui semble déjà bien réveillée. La Gryffondor avait tendance à oublier que son amie était matinale en général. Question d'avoir toute la journée devant soi pour faire un tas de trucs sans doute très productifs. Et à vrai dire, à ce niveau là, Esther n'était pas en reste, bien que pendant les vacances, elle s'autorisait plus facilement une grasse matinée.

- Hey Samy !

Esther ne laisse pas vraiment le temps à sa meilleure amie de réagir qu'elle la prend déjà dans ses bras, comme ça, sans préavis, comme si c'était même la chose la plus naturelle du monde. Elle ne lui laisse pas vraiment le choix quant à un éventuel refus, évidemment. Elle fait tout de même attention à épargner le jean mouillé à la blondinette. Elle la libère finalement, bien qu'elle noue ses mains avec les siennes, dans un geste tout aussi naturel que l'étreinte qui venait d'avoir lieu. Esther avait toujours été très tactile avec Samara, il faut dire.

- Dis, t'es libre aujourd'hui ? J'peux rester avec toi ? On pourrait aller se balader un peu. Ca te tente ?

C'est qu'elle en oublierait presque la dispute avec sa mère, semblant alors d'excellente humeur. En fait, tout ce qui la trahissait sur ce fait était son style un peu chien mouillé, pour le coup, qui indiquait qu'elle avait dû sortir en douce.

Lundi 16 Aout 2021.

Samara n'avait même pas besoin d'un réveil. Elle se réveillait presque automatiquement aux alentours de sept heures. Une jeune fille qui se lève aussi tôt pendant les vacances d'été ? Mais quelle est cette hérésie, me demanderez-vous ? Et bien, c'est que vous ne connaissez pas Samara Sherman. Car Samara Sherman, comme elle se plait à le penser, n'est pas comme le commun des mortels. Miss Sherman, quand elle sera grande, elle vous dominera tous. Car c'est ainsi, tout simplement. Et vous savez, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Alors, Samara se lève tôt. Ainsi, à sept heures passées de seulement deux minutes, la jeune fille ouvrit les yeux. L'obscurité régnait encore dans sa petite chambre aux différents tons de vert pastel. Ca, c'était la faute de sa mère. Mrs. Sherman avait repeint les murs de la chambre de sa fille lors de son entrée à Poudlard, métamorphosant sa chambre d'enfant en une chambre de Serpentard. Samara n'en demandait pas tant, mais avait accepté docilement l'idée de sa mère. Que ne fait-on pas pour faire plaisir à ses parents, je vous le demande. Ses yeux s'acclimatant peu à peu à l'obscurité ambiante, Samara s'étira doucement, lâchant la peluche qu'elle tenait encore contre elle. L'éternel Tom le Koala. Il ne l'avait jamais quittée en seize années. Mais ça, c'était un secret, et nul ne le savait. Enfin, si, peut-être qu'une certaine jeune fille le savait. Les pensées de Samara se dirigèrent vers cette jeune fille. Ah, tiens, elle pensait à Esther dès le réveil. Si ça ne relevait pas de l'obsession ça... Mais il fallait dire, Sam' était véritablement perdue vis à vis de sa meilleure amie. Ah, meilleure amie. Ca la faisait bien rire, ça tiens.

« Qu'en dis-tu, Tom ? Tu crois que je suis folle ? » demanda-t-elle tout à fait innocemment à sa peluche. Folle ? Ah ça, oui, elle l'était, c'était le moins que l'on puisse dire ! Folle d'une fille qu'elle connaissait depuis sa plus tendre enfance, folle de vouloir conquérir le monde et rayer l'Irlande de la carte, folle de converser avec une peluche, qui bien évidement, ne lui répondrait jamais. Jamais ? Oh, non, un jour, elle enchanterait Tom, et il deviendrait son meilleur acolyte. Et ce jour là, je pense qu'il faudra songer à vivre dans des abris anti-atomiques. « Bien sûr que non, tu ne penses pas que je suis folle. » finit-elle par conclure du silence de son ami à poil. Elle laissa son regard s'attarder un peu plus sur lui. Il était vraiment tout décoloré, et tout abimé, lui...

Mais, Samara ne prit pas plus de temps pour lambiner dans son lit, et se leva. Elle ouvrit grand les rideaux, laissant la lumière envahir la petite pièce. Ses yeux se fermèrent un instant, aveuglée. Il y avait beaucoup de nuages, mais ce ciel blanc était réellement éblouissant. L'été, en Angleterre était parfois gris. C'était une chose qui ne serait jamais arrivée dans son pays natal. En Australie, c'était du soleil, du soleil, et encore du soleil. Jamais aucune surprise. Tout en laissant son esprit s'égarer vers sa contrée d'origine, Sam' se dirigea vers la cuisine. A peine fut-elle passée devant l'horloge qu'une voix lui parvint « Je suis partie travailler tôt ma chérie, je tenterai de ne pas rentrer tard. Travaille ta métamorphose aujourd'hui. » Sam' ne sursauta même pas. Sa mère avait pris l'habitude d'enchanter l'horloge pour la faire parler à chaque fois qu'elle partait depuis maintenant six ans. La jeune fille blonde acquiesça dans le vide, avant de s'installer face à la table de la cuisine, toujours vêtue de son débardeur de nuit, et de son short. Ce matin, ce ne serait qu'un thé pour elle. Et après, elle travaillerait sa métamorphose, comme le lui avait conseillé sa mère. Elle avait quelques lacunes dans cette matière, et il fallait les combler avant la rentrée. Elle avait validé ses BUSES de métamorphose de justesse, et il ne fallait pas que cela se reproduise.
Ainsi, après un petit déjeuner rapide, et s'être habillée – un simple tee-shirt blanc et un jean, au cas où il pleuve – elle s'installa dans sa chambre, face à quelques objets dont elle devait trouver les sorts pour les métamorphoser. Tout d'abord, une simple bouteille en verre en cage à oiseau. C'était sensé être un sort facile, mais elle n'était pas sûre de réussir à le comprendre, et encore moins de pouvoir l’exécuter par la suite. Selon Samara, ce n'était pas de sa faute, mais de la faute de sa baguette : la plume d'Augurey à l'intérieur la détestait autant qu'elle détestait les Irlandais. Du coup, elle la faisait foirer. Bien sûr...

Après plusieurs essais non-concluants, Sam' parvint à retrouver le sort pour transformer sa bouteille en cage. Elle aurait aimé le tester, histoire de savoir si elle avait raison sur la théorie, mais elle fut interrompue dans cette idée. Des coups à la porte. Pourtant, il n'était que neuf heures et demie. Qui donc pouvait venir à cette heure-ci ? Un moldu qui se serait perdu ? La dernière fois, c'était un facteur... Si c'était encore lui, Sam' allait le transformer en crapaud. Oui, c'est un cliché. Alors qu'elle parvenait à la porte, de nouveaux coups se firent entendre. « Oh mais ça va ! » lâcha-t-elle excédée par tant d'impatience. Et quelle surprise en ouvrant, de se trouver face à ce visage qu'elle connaissait tant. Deux grands yeux bleus, une figure pâle entourée de cheveux noirs, et un sourire étira les lèvres de Miss Sherman. Mais cette dernière n'eut pas le temps de réagir, qu'elle se retrouvait entre les bras fins d'Esther, son visage fouetté par les petits cheveux sauvages de sa meilleure amie. L'odeur qui s'en dégageait, Sam' la connaissait bien... Cette odeur de noisette. Elle ignorait quel était le shampoing d'Esther, mais elle l'aimait... Fermant un instant les yeux, et respirant le plus discrètement possible, elle emplit sa mémoire de cet instant. Être dans les bras d'Esther était une chose qui arrivait souvent, mais c'était toujours un moment génial. Après un court instant, Samara est libérée de cette étreinte, mais à la place, ce sont ses mains qui sont prises en otage, ses doigts emmêlés avec ceux d'Esther. Elle n'avait toujours pas abandonné ce sourire amusé qui habitait son visage dès que son amie était dans les parages.

Esther voulait rester avec elle ? Oui, cent fois oui. Une balade ? Oh, elle devait travailler, mais tant pis, cela attendrait ! Elle semblait de vraiment bonne humeur. Samara acquiesça, signe qu'elle était d'accord. Puis, elle regarda son amie plus attentivement, et ses sourcils se froncèrent quelque peu. Elle était mouillée jusqu'à la taille. Ca, ça ne pouvait signifier qu'une seule chose. Elle était là, et sa mère l'ignorait. « Toi, t'es sortie par derrière, je me trompe ? » demanda Samara. C'était une question rhétorique, bien sûr qu'Esther était sortie par derrière, c'était la seule explication pour son style chien mouillé. Elle avait du tomber dans la rivière. La blonde leva les yeux au ciel, amusée. « Après toutes ces années, tu trouves encore le moyen de tomber dans la rivière... » Non, ce n'était pas vraiment la première fois qu'Esther débarquait à moitié trempée chez son amie.

Sans lui laisser le temps de répondre, Sam' l'attira à l'intérieur. « Avant qu'on aille se balader, tu vas te changer. Je vais te prêter un pantalon. » Après tout, elles faisaient la même taille. Samara, sans lâcher la main de Miss Nott l'attira jusqu'à sa chambre, où gisaient tous ses brouillons d'essais de sorts, et Tom le Koala sur son lit. Elle fouilla un instant dans son armoire avant de tendre un jean tout simple à Esther. « Mets-ça, t'auras moins froid. » déclara-t-elle, en restant là, à attendre qu'Esther se déshabille devant elle, comme elle ne manquerait pas de le faire.

Par Merlin, mais pourquoi s'infligeait-elle ça ?

Esther adorait le sourire de Samara, et elle regrettait qu'elle ne soit pas plus souriante que ça à Poudlard. Elle l'avait vu plus d'une fois lancer des regards noirs à la ronde, ou à un élève qui venait de la bousculer. Ou à un professeur qui venait de lui mettre une mauvaise note. Esther aimait aussi ce regard un peu mauvais, farouche, qui donnait à son amie un air si particulier. Elle le trouvait un peu amusant, en fait. Sans raison particulière, simplement parce qu'elle trouvait qu'une Samy énervée, c'était trop mignon, sans doute. Ca devait être lié au fait qu'elle ne s'attirait que rarement les foudres de la jeune femme, ou plutôt de l'absence de crainte qu'elle éprouvait vis-à-vis d'elle. Que pourrait bien lui faire la Serpentard, après tout ? Elle était sa meilleure amie. Enfin bref. Elle faisait un large sourire à Samara, attendant sa réponse, qu'elle devinait déjà de toute façon, il suffisait de voir la tête qu'elle faisait, avec ce beau sourire, et ces sourcils levés. Et puis la chaleur de ses mains. Et d'elle en général en fait, puisqu'elle était à l'intérieur avant, et qu'Esther venait de marcher à travers la forêt alors que la température n'était pas encore très haute. Bref. Son amie hocha la tête en signe d'accord. Nice !

- Génial !

A peine ceci dit, Samara baissa le regard sur le pantalon d'Esther, qui suivit de son propre regard la trajectoire pour regarder ses habits trempés. Et à la remarque de la vert et argent, notre Gryffondor fit un grand sourire innocent. Elle, sortie par derrière ? Non, jamais voyons, elle n'oserait pas. Ce n'était pas du tout son style de désobéir à ses parents et de braver les interdit, elle était une jeune fille innocente et... D'accord, j'ai compris, je ne trompe personne là. Elle laisse échapper un petit rire, et lui répond alors qu'elle se laisse entraîner à l'intérieur, enlevant ses chaussures quand même qui risquaient fort de laisser des traces, ainsi que ses chaussettes. Elle allait mourir de froid avec ça en ressortant, mais tant pis, ça sécherait dans la journée, tout comme son jean le ferait ici. Sauf que ses chaussures, elle les aurait à ses pieds. Enfin bon. Elle grimpe les marches en suivant son amie, parlant alors qu'elles avançaient.

- Mais j'y peux rien, les rochers sont hyper glissants ! Et puis j'suis privée de sortie jusqu'à ce que j'aille chez Duncan, donc j'avais pas trop le choix de passer par là...

Explications terminées, elles arrivent dans la chambre, Esther lâchant la main de Samara en observant autour d'elle. Rien n'avait changé depuis la dernière fois qu'elle était venue. Les murs étaient toujours verts, il y avait toujours le même lit, les mêmes meubles, et puis il y avait aussi Tom le Koala, vers lequel notre Gryffondor s'assit pour le prendre entre ses mains et le soulever à hauteur des yeux.

- Bonjour Tom. Son regard se tourna alors vers le livre posé, puis elle se tourna vers Samy, qui lui tendait un jean, et Esther lui fit un grand sourire de remerciement. Merci Samy, je savais que je pouvais compter sur toi.

Elle assortie ce remerciement d'un bisou sur la joue alors qu'elle pose Tom et qu'elle prend le jean. Et oui, comme Samara s'en doutait, ce n'était pas Esther qui allait faire preuve de pudeur, très sincèrement. Il vaut dire que vivre en internat ne donnait pas énormément de notion de pudeur. Que ça soit le fait d'avoir des douches communes, malgré les cabines individuelles, ou bien celui d'être dans un dortoir. Très sincèrement, ça n'incitait pas à cacher son corps. Bon, elle n'en était tout de même pas au point d'un certain professeur ayant certaines tendances nudistes, mais ça... C'était normal, on va dire. Elle retira rapidement son jean trempé, le posant proprement sur un endroit où elle pouvait le poser sans risquer que ça ne trempe du tissus ou autre, puis elle enfila rapidement le pantalon que lui avait passé son amie. Le t-shirt qu'elle avait enfilé avant de partir était assez long pour cacher sa culotte, et si à vrai dire le bas de celui-ci avait aussi pris un peu l'eau, c'était moins grave que pour le jean qui était littéralement trempé. Une vrai serpillière. Enfin...

- Voilà, c'est nickel comme ça. Tu m'sauves la vie, t'imagines même pas ! Elle pousse un profond soupir de soulagement d'être enfin au sec. Elle aimerait bien en profiter un coup, avant d'avoir à sortir à nouveau. T'étais en train de bosser la métamorphose ?

Elle retourna vers le lit et s'y installa, saisissant l'ouvrage entre ses main pour regarder où s'était arrêté Samara. Ah, c'était quelque chose qu'ils avaient vu l'an dernier, ça. Esther s'en souvenait principalement à cause de l'ennui qu'elle avait ressenti durant ce cours, comme pour la plupart des cours de métamorphose théorique, vu qu'elle avait toujours étudié cette matière à fond, plus que les autres même. Elle avait toujours été douée pour transformer les choses. Inutile de dire qu'elle avait eu un O dans cette matière. Et dans beaucoup d'autres, d'ailleurs... Esther était une sorcière particulièrement douée, il faut dire. En revanche, ses faiblesses n'étaient pas des petites faiblesses en général. Il suffisait de voir comme elle galérait pour rester à flot en potion, par exemple, ou sa capacité exceptionnelle à ne pas réussir à tenir sur un balais. Elle releva la tête vers la Serpentard et lui fit un grand sourire quelque peu narquois.

- Toujours du mal avec la métamorphose ?

Elle allait se faire taper sur les doigts de son amie, si elle se moquait trop, mais en même temps, elle adorait tellement la taquiner. Elle était d'ailleurs très probablement une des seuls personnes à oser le faire dans l'entourage de la jeune femme, preuve de leur grande proximité. Non parce que si vous taquiniez Samy sans être un proche, autant dire que vous alliez souffrir. Enfin...

Esther savait qu'elle pouvait compter sur Samara. Comme toujours, oui. Elles comptaient l'une sur l'autre. Car elles étaient « les meilleures amies du monde ». Et un peu plus du côté de Sam'. Et parfois, elle se surprenait à espérer qu'il en était de même du côté d'Esther. Puis, elle se disait que non, il ne valait mieux pas, car ces deux idiotes pouvaient rester des mois, peut-être même des années sans s'avouer leurs sentiments, et passer à côté de quelque chose, de peur de détruire cette amitié formidable qu'il y avait entre elles. Oh, si Samara savait... Elles étaient définitivement deux idiotes !
Samara ne put retenir un sourire, lorsque les lèvres de son amie se posèrent sur sa joue. C'était un contact doux, et la bouche froide d'Esther la fit frissonner. Tout son corps devait être froid, pensait-elle. Elle n'avait pas encore eu le temps de se réchauffer, et sa température n'égalait pas celle de la jolie blonde qui n'avait pas mis le nez dehors depuis la veille. Elle s'imagina un instant serrer ce corps froid contre le sien dans le but de le réchauffer, mais chassa rapidement cette pensée. Il n'était pas question de se faire plus de mal que ce qu'elle s'infligeait déjà. Parce que oui, cette situation commençait à lui peser...

Pendant que son amie se déshabillait, Samara décida de faire un brin de rangement. Ce fut rapide, ceci étant. Il n'y eut qu'à ramasser les parchemins qui traînaient par terre, et les poser proprement sur le bureau. Alors qu'elle lui tournait le dos, elle entendit la voix d'Esther. Elle lui sauvait la vie. Sam' ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. N'exagérons rien, lui prêter un pantalon, ce n'était rien. A moins qu'elle ne parle de l'héberger pour la journée, cachant sa fuite à Mrs. Nott. Dans ce cas là, elle l'empêchait peut-être de mourir d'ennui, donc, oui, elle lui sauvait la vie. Fière de cette conclusion qui lui conférait autant d'importance qu'elle pensait le mériter, Samara se tourna vers son amie, ses longs cheveux blonds tournant autour de sa tête au même rythme qu'elle.

Esther se posa sur le lit de Samara, son lourd volume de métamorphose entre les mains. « Ouaip » répondit-elle. « C'est un chapitre avec lequel j'ai eu du mal » confessa Samara en venant s'installer à côté d'Esther, faisant légèrement grincer le matelas. C'était difficile d'avouer qu'elle galérait vraiment en métamorphose. Assise en tailleur face à la jolie brune, Samara vit venir la moquerie de loin. A peine Esther avait-elle relevé la tête du livre que sa meilleure amie avait vu ce sourire narquois qui ornait son si joli visage. Ses sourcils se froncèrent légèrement, bien qu'arborant un léger sourire malgré tout. Samara avait l'air de dire « fais gaffe à pas te moquer Nott, ou tu vas l'regretter ! »
Et cela ne loupa pas ! Toujours du mal avec la métamorphose. Samara lui tira la langue d'un air boudeur. « Moi au moins, j'ai jamais fait exploser de chaudron ! » répondit-elle, un air amusé dans la voix. Eh oui, Samara aussi pouvait se moquer si l'on partait par là ! Elle connaissait bien les difficultés de Miss Nott en potions, et bien qu'elle ait plusieurs fois essayé de l'aider, visiblement, cela ne marchait pas... C'était un souvenir inoubliable, que le jour où Sam' avait voulu apprendre à Esther a réaliser une potion, et qu'elles s'étaient toutes les deux retrouvées recouvertes d'un liquide jaunâtre. Elle n'avait jamais pu faire partir l'intégralité des tâches sur ses vêtements. Heureusement que l'odeur par contre, avait disparu !
En y repensant, Sam' ne put retenir un petit rire amusé. « Tu fais bien plus de dégâts que moi, ceci dit ! »

Sam' se rapprocha un peu d'Esther pour regarder le livre avec elle. Elle posa son index sur un paragraphe de la page, les sourcils légèrement froncés, provoquant une petite ride soucieuse entre ces derniers. « Tu vois, c'est ce passage que je ne comprends pas. Avec cette base de sort, la bouteille ne va pas se transformer en cage à oiseau, mais en cagette ! Du coup, je bloque ! » La conclusion de cette phrase fut ponctuée par un soupir, et Samara se laissa tomber sur l'oreiller, se retrouvant allongée. Cette histoire de sort qu'elle ne comprenait pas commençait à la rendre complètement zinzin. Il fallait qu'elle chasse cela de son esprit !
Soudainement prise d'inspiration, elle regarda Esther, se souvenant de la raison pour laquelle elle se trouvait actuellement sur son lit. « Au fait Es', comment tu t'es débrouillée pour être privée de sortie ce coup-ci ? » Son amie faisait toujours les quatre cent coups, et une nouvelle punition n'avait rien de vraiment surprenant. Les raisons étaient multiples, ses tendances à se rebeller contre ses parents, ou tout simplement à fuir la maison, comme elle l'avait justement fait ce jour là. La jolie blonde se redressa sur ses coudes, écoutant la raison qu'évoquait sa belle amie pour se retrouver privée de sortie de la sorte.

Le lit grinça lorsque son amie vint se poser sur le lit à son tour.. Il y avait bien assez de place pour elles deux, puisque le lit était double. Mais il grinçait. Et évidemment, la première chose qui vint à l'esprit de la rouge et or lorsqu'elle le remarqua fut que ce n'était pas discret. Et la seconde suivante elle se demandait quand même pourquoi elle avait pensé ça en premier lieu. Bah, elle était une jeune femme pleine d'hormone, c'était normal, après tout. Rien de bien alarmant dans son esprit d'innocente.
En tout cas, malgré le sourire d'avertissement de la Serpentard, elle n'avait pas pu s'en empêcher, de chambrer Samara. C'était juste plus fort qu'elle, et elle ne changerait sans doute jamais sur ce point là. Et puis bon, la perche était tendue pour le coup. Esther était fière d'elle, mine de rien. Et de sa moquerie. Parce que oui, elle aimait bien se moquer gentiment de Samara, connaissant ses réactions presque par cœur. Elle savait parfaitement que sans se laisser faire, sa meilleure amie ne serait pas non plus méchante avec elle. Et elles auraient ainsi un petit échange très sympathique qui ferait un peu dégonfler les chevilles de la rouge et or, qui en avait bien besoin, soyons francs. En tout cas, son sourire s'élargit à la réplique de la jolie blonde, avant qu'elle ne prenne un air outrée. Genre, elle, faire exploser un chaudron. Comme si c'était son genre. Bon, d'accord, c'était peut-être arrivé une fois ou deux, mais ce n'était pas sa faute, c'était... c'était la recette de la potion qui était mal faite, voilà tout. Non, parce qu'autrement, elle ne ferait jamais exploser un chaudron voyons. Et puis, elle avait quand même réussi à avoir un « A » dans la matière, c'était qu'elle n'était pas si nulle ! Bon, peut-être un peu peut-être. Beaucoup même, au grand damne de certaines de ses connaissances et amis. Sans parler de ses parents qui ne comprenaient pas qu'elle ait tant de mal dans cette matière.

Air offusqué à l'appuie, elle croise les bras devant elle après avoir posé le livre sur ses genoux. Non mais, c'était quoi ces accusations, hein ? Genre elle était dangereuse avec un chaudron entre les mains... Bon d'accord, c'était carrément ça, mais quand même.

- C'est pas ma faute, c'est le chaudron qui m'aimait pas !

Oui, évidemment... Ca allait, la mauvaise foi, là ? Non parce que c'était quand même gros comme excuse. Mais finalement la jeune femme se contenta de revenir à son grand sourire et elle observa son amie qui se rapprochait d'elle pour lui montrer le paragraphe dont elle parlait. Son regard dévia à nouveau sur le lourd volume, et elle lu rapidement les mots. Elle n'avait eu aucun soucis avec ça cette année, et la solution lui semblait terriblement évidente. Néanmoins, connaissant les difficultés de Samy en métamorphose, il faudrait peut-être adapter à peine pour lui permettre de mieux réaliser ce sort. Oh, c'était peut-être un peu trop tard pour ça, maintenant que les BUSEs étaient passées, mais bon, on ne sait jamais, ça pouvait toujours servir, pour appliquer à un autre sortilège de métamorphose du même type. Prenant appuie sur son bras, Esther se penche légèrement en arrière pour pouvoir regarder sa meilleure amie sans avoir à se déboîter le cou, alors qu'elle s'apprête à lui donner son secret concernant ce sort. Sauf que c'est ce moment là qu'elle choisit pour se redresser et lui poser la question fatidique. Pourquoi était-elle punie ? Fermant la bouche un instant, et baissant la main qu'elle avait levée pour se renfrogner un peu, elle choisit tout de même de répondre à sa meilleure amie avant de revenir à la métamorphose. Ca permettrait de changer de sujet. Mais pour le coup, elle se laisse aller en arrière, assez doucement, se retrouvant la tête posée sur les cuisses de Samara, regardant ailleurs. Elle n'était pas exactement fière de ce qu'elle avait dit à sa mère, et puis elle lui en voulait encore. Du coup, elle avait ce petit air grognon qu'on voyait rarement sur son visage, celui contrariée de l'enfant qui se retrouve punie de dessert pour une raison totalement injuste, les sourcils froncés.

- Parce qu'elle veut pas nous laisser sortir seules, Alissa et moi, et comme Alissa est pas là aujourd'hui je pouvais pas sortir et venir jusqu'ici, du coup j'ai essayé de négocier, elle a pas voulu, on s'est un peu disputé, je me suis fait punir, et me voilà. Je t'aurais bien invité directement au manoir, mais tu connais la politique des parents sur les invités à la maison...

Que des sangs-purs, rien que des sangs-purs, ce qui, évidemment, tenait automatiquement Samara éloignée de la demeure. Ainsi que tous les amis d'Esther en général. Ty était né-moldu, ou quelque chose du genre, Duncan était sang-mêlé... du reste, elle doutait qu'ils veuillent venir de toute façon. Mais du coup, à chaque fois, elle était celle qui était obligée de se déplacer. Et puis en plus, ça servait à quoi d'avoir un manoir si on pouvait voir personne parce qu'on pouvait inviter que des sangs-purs ? C'était débile. Après, Samara avait eu la chance de pouvoir entrer dans le parc de la demeure une fois, par le passage qu'empruntait Esther pour en sortir, mais il avait alors été impossible d'aller jusqu'aux murs de la maison, parce que sinon elles se seraient fait repérer. En fait, la Serpentard avait dû voir bien plus d'une fois les murs du manoir, sans jamais pouvoir y pénétrer. Autant vous dire que ça énervait beaucoup Esther qui trouvait ça injuste que sa sœur puisse inviter ses amis, et pas elle. Mais évidemment, Alissa avait principalement des sangs-purs en amis, donc ça aidait. Tssss, la vie était injuste. Un jour, elle se débrouillerait pour faire entrer Samara là-bas.

- Et pour le sort, c'est une question d'ampleur du geste. La formule se concentre sur la matière, et le geste sur la taille, si tu n'allies pas correstement les deux, ça ne peut pas fonctionner. Le reste est une question de précision de formulation et de timing.

Elle poussa un soupir et ferma les yeux un instant. Cette histoire de pas pouvoir sortir l'énervait au plus haut point. Elle trouvait ça tellement stupide. Et puis ces idées sur les sangs-purs aussi... Aaaaah, ça commençait à lui courir sur le haricot. Sérieusement. Finalement, Esther se redressa donc, d'un coup.

- Tu sais quoi ? Au lieu d'aller se balader, on devrait aller au manoir. C'est vrai quoi, c'est débile que tu puisses pas entrer à cause d'histoire de sang. Pis de toute façon, y'a personne, donc on sera tranquilles.

Les sourcils froncés, l'air déterminée, elle en avait bien envie, rien que pour contrarier ses parents. Même s'ils ne sauraient jamais pour la venue de Samy. Ou alors Esther se ferait juste assassiner sur place. Ouais, allez, tout se passerait bien ! Enfin, encore fallait-il qu'elle accepte.

C'était fou comme ce petit air grognon qu'arborait Esther était mignon. Cette moue d'enfant punie, ses sourcils froncés, les coins de sa bouche légèrement tombants... Elle était adorable. Un sourire tendre fleurit naturellement sur le visage de Samara, avant qu'elle ne se reprenne, priant pour que son amie ne l'aie pas surprise. Imaginez un instant, que votre meilleure amie, que vous connaissez depuis votre plus tendre enfance vous regarde, avec ce regard amoureux... Bon, on pouvait en conclure autre chose, Samara virait seulement un peu paranoïaque. On pouvait aussi voir dans sa mimique, une demoiselle qui connait son amie comme sa sœur, et est toujours amusée et attendrie de ses réactions d'enfant. Car oui, en cet instant, Esther retrouvait une expression que Sam' lui avait souvent vue lorsqu'elle était plus jeune, et qu'elle se faisait gronder, par sa mère ou par son grand frère... Mais désormais, cette moue-là, au lieu de seulement attendrir Samara lui donnait clairement envie de l'embrasser. Oui, carrément.

Après un instant, l'air boudeur d'Esther se dissipa, et alors qu'elle regardait ailleurs, quelque part à la jointure du mur et du plafond, et qu'elle lui racontait la raison de sa punition. Les sourcils fins et blonds de Sam' se froncèrent au fur et à mesure. « On s'est un peu disputé », ça signifiait qu'il y avait eu des cris dans le manoir, c'était sûr... Et la voilà qui se justifiait par la politique désuète de ses parents sur les invités... Bien sûr que notre jolie blonde la connaissait, cette clause... Pour rentrer dans la demeure Nott, il fallait être de sang pur. Et Sam' n'était pas de sang-pur, car son père, son stupide père était un moldu. Oh, n'allez pas croire que la demoiselle ait quelque chose contre les moldus. Non, elle en avait juste après lui, ce type qui n'avait pas su assumer ses actes. Et elle en avait après les Irlandais, qu'ils soient sorciers ou moldus, voilà tout.
Pour en revenir à l'instant, présent, Samara ne pouvait que corroborer à ce que disait Esther. Elle trouvait cette décision des parents Nott assez ridicule, surtout à présent que les sang-purs se faisaient rares... Et en toute honnêteté, Samara était assez curieuse de voir l'intérieur du manoir. Esther et Alissa, lorsqu'elles étaient petites lui avaient souvent décrit la maison, mais jamais elle n'avait pu y rentrer... Seulement imaginer. Et croyez-moi, l'imagination de Samara étant débordante, à ses yeux, Poudlard était probablement moins impressionnant que le manoir Nott !

Finalement, Esther changea de sujet – comme si Sam' n'allait pas le remarquer ! - pour revenir à ce souci de métamorphose. Les sourcils de Samara se froncèrent de nouveau, alors qu'elle essayait de comprendre. Question de geste... Voilà pourquoi elle se trompait à chaque fois. Ses gestes étaient toujours trop peu amples, elle restait figée, les bras près de son corps. Elle acquiesça tout en marmonnant « Je déteste cette matière ». Si elle pouvait ne plus jamais avoir à métamorphoser des objets, elle vivrait tellement mieux !
Sur cette conclusion, elle se laissa tomber sur son oreiller, en poussant un soupir bien audible. De l'autre côté, elle entendit Esther faire de même. Chacune semblait être tourmentée. Et Samara devinait bien ce qui torturait l'esprit de sa jolie amie. Et sa théorie fut confirmée presque immédiatement, lorsqu'Esther se redressa d'un coup, faisant légèrement sursauter Sam'. Mais la surprise de la jeune fille ne s'arrêta pas là, et elle fit les gros yeux à la suite de la proposition de son amie.

« Aller au manoir ? » répéta-t-elle stupidement. La surprise passée, elle se redressa et se retrouva face à Esther. « Mais, Es', il n'y a personne pour l'instant, mais si ta mère rentre, et qu'elle me trouve chez toi, elle va te punir à vie, et me désintégrer ! » Samara secoua la tête. « C'est de la folie. » De la folie furieuse, oui, pensait-elle. Cela ne fonctionnerait jamais. Mais d'un autre côté... Samara se leva du lit, et approcha sa fenêtre. De là, elle pouvait voir, par delà les arbres, le sommet de la demeure Nott. D'un autre côté, elle avait toujours voulu pouvoir entrer dans cette maison... La jolie blonde se mordilla un instant la lèvre inférieure, en proie à l'indécision. Prendre le risque d'aller chez Esther, ou jouer la carte de la sécurité et aller seulement se balader... Ah, mais par Merlin, Samara n'était en rien une jeune fille téméraire !
Elle se retourna et posa son regard sur son amie. Son air déterminé et si sûr d'elle fit fondre Samara. « Esther... » c'est une mauvaise idée, voulut-elle dire. Mais le visage heureux de celle qu'elle aimait s'imposa à son esprit. Si elle disait oui, Esther serait tellement heureuse... Et que voulait Samara sinon le bonheur d'Esther ? Un court soupir passa les lèvres de Samara, avant qu'un petit sourire ne vienne les égayer. « C'est d'accord. Fais moi visiter le manoir ! » Et bien malgré elle, une petite pointe d'excitation vint ponctuer sa phrase. C'était peut-être une très mauvaise idée, mais à n'en pas douter, elles allaient passer un bon moment !
Car elles passaient toujours de bons moments en compagnie l'une de l'autre...

Esther et l'art de faire des euphémismes. Car oui, chaque fois qu'elle se disputait, surtout avec sa mère, c'était « un peu ». Et ce, même si ça criait dans toute le manoir. Bon bien sûr, pour qu'elles en arrivent là, il le fallait quand même. Par exemple ce matin avait été relativement calme par rapport à certaines fois où Esther s'en prenait aux vases et autres objets de la maison, provoquant alors la vraie colère de sa mère. Même si elle pouvait tout à fait les réparer d'un coup de baguette. Ca n'empêchait rien. Et dans ces moments là en général, il valait mieux rester à l'abri, sans quoi vous risquiez de devenir une victime collatérale de façon assez sévère. Ah ça, Esther le tenait de quelqu'un son caractère piquant. Et pas que de son ancêtre lointain de MacFusty. Car jusqu'à présent, Daphné n'avait jamais trouvé d'autres solutions que d'hausser la voix pour se faire entendre de sa fille. Et très sincèrement, ça ne marchait pas forcément très bien, car cette absence de débat énervait passablement notre Gryffondor. C'est vrai quoi, elle n'était plus une gosse, et puis ses arguments étaient plus que valables, et... de toute façon, elle avait raison, c'était tout ! Et ça, elle n'en démordrait sans doute pas avant longtemps.

En tout cas, elle fixe Samara alors qu'elle attend la réponse à sa proposition. Elle savait Samara de sang-mêlé, puisque son père était un moldu, et même si elle ne l'avait jamais connu, ça ne changeait rien. En fait, aux yeux de ses parents, ça rendait peut-être même les choses encore pire, puisque ça signifiait que sa mère était une mère célibataire, et même si elle tenait sans doute un poste plus qu'intéressant au sein du ministère, elle n'en restait pas moins une fille du peuple. Et ça je peux vous dire que ça tuait Esther chaque fois que ses parents avaient ce raisonnement. Ca lui donnait des envies de meurtre à chaque fois. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle ne parlait presque jamais de Samy à ses parents, même si elle leur avait glissé un jour qu'elle était une Serpentard quand même, malgré le fait qu'elle soit de sang-mêlé. C'était bien la preuve que c'était une fille bien, non ? Ou au moins qu'elle devrait trouver grâce à leurs yeux. Mais non, apparemment ça ne suffisait pas. Bande de vieux idiots séniles.

- Mais non, tu sais bien qu'elle rentre jamais avant 20 heures au moins !

Même si c'est vrai que l'argument de sa mère rentrant et les surprenant avait de quoi effrayer un peu, Esther savait que dans tous les cas ça ne retomberait pas sur Samara. Au pire des cas pour elle, Daphné lui demanderait avec beaucoup de patience de se retirer avant d'engueuler proprement sa fille et de lui interdire toute sortie, y compris son voyage sur les îles Hébrides. Mais Esther voulait prendre le risque. Samara n'était jamais venu chez elle, alors qu'elle-même était venue un nombre incalculable de fois chez les Sherman. C'était un peu injuste à ses yeux. Et puis bon, elle savait que sa meilleure amie avait toujours été curieuse de voir à quoi pouvait bien ressembler l'intérieur du manoir. Et même si Alissa et elle-même lui avaient déjà expliqué, rien ne valait une vraie visite. Puis bon, même en s'appliquant vraiment, dans la mesure où certaines pièces du manoir changeaient de temps en temps d'emplacement, échangeant avec un voisin plus ou moins lointain, de façon pour le moins aléatoire, ça rendait toujours les choses plus difficile. Même s'il fallait bien avouer que cette tendance s'était amoindrie au fil du temps.

Esther est déterminée, et elle fixe Samara de ce regard qui signifie qu'elle ne cédera pas, et que maintenant qu'elle avait son idée en tête, elle ne laissera pas tomber si facilement. Et évidemment, ça ne rate pas. Après un instant de réfléxion, la vert et argent cède, à la grande joie d'Esther qui lève les bras en l'air en signe de victoire.

- Yes ! T'es géniale Samy !

Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Esther est debout et elle prend son amie dans les bras, la serrant fort, respirant son odeur, et profitant à nouveau du contact qu'elle appréciait tant. Il fallait bien l'avouer, notre Gryffondor ne saurait se passer de sa meilleure amie, et de pouvoir la prendre dans ses bras comme ça. Ou même simplement l'avoir avec elle. Et même si elles n'étaient pas constamment ensembles... Savoir simplement qu'elle se trouvait non loin... Enfin. La question n'était pas vraiment là pour le moment.

- Bon, j'te laisse te préparer, pis on y va alors !

Après un court temps, les voilà finalement prête à partir de chez Samara, cette dernière ayant fini de se préparer plutôt rapidement. Il faut dire, comme elle était levée depuis un moment maintenant, elle n'avait pas eu grand chose à faire. Elle quittèrent la maison, Esther devant se soumettre aux chaussettes mouillées qui la firent légèrement grimacer, tout comme elle avait grimacé en remettant son jean, arguant que vu qu'elles devraient traverser le guet, il valait mieux éviter de tremper deux jean. Dans le genre trucs inutile, avoir changé de jean aura été un très bon exemple pour le coup. Comme quoi, faire des trucs imprévisibles menaient à perdre du temps, mais passons. Evidemment, ce n'était jamais agréable d'avoir à remettre des habits, puis elles se dirigèrent vers le manoir, et plus précisément le passage où elle pourraient entrer dans la propriété. La Gryffondor passa devant pour grimper le muret, aidant son amie à le passer sans trop de difficulté, même si ce n'était jamais évident, lui tendant la main pour la faire grimper. Elles marchèrent ensuite jusqu'au ruisseau, où Esther entra, avant de se tourner vers Samara.

- Comme je suis déjà mouillée, je vais t'aider à le franchir comme ça. Prends ma main.

Oui, tant qu'à faire, autant se rendre utile et faire que les choses soient plus simple pour la Serpentard. Esther lui indiqua rapidement les pierres sur lesquelles elle devait marcher, les autres étant déchaussées, puis elle lui tendit la main. Et il n'y avait plus qu'à y aller !

Samara s'était doutée que sa réponse positive ferait plaisir à Esther. Et, il fallait admettre qu'elle avait raison. La jolie brune sauta sur ses pieds, avant de prendre Sam' dans ses bras. Et, elle la serrait fort, la laissant à peine respirer. Respirer, ça revenait à sentir le parfum d'Esther. Peut-être valait-il mieux, en effet qu'elle ne puisse pas, en ce cas... Lorsqu'enfin, Miss Nott la lâcha, Samara n'eut qu'à enfiler une veste noire et cintrée, et ses chaussures. Mhm, mieux valait prendre des baskets, car elle n'était pas sans savoir qu'elle ne passerait pas par la grande porte. Elles allaient devoir sauter le mur qui entourait la demeure Nott, puis traverser la rivière... Oui, des baskets correspondaient bien plus à ce genre d'activité que les charmantes petites chaussures que sa mère lui avait offertes pour son anniversaire... Ainsi donc, Samara ne mit guère de temps à se préparer, et emboita le pas à Esther. Cette dernière était de nouveau dans son jean trempé, et la blondinette ne manqua pas de voir la grimace que son amie fit lorsqu'elle remit ses chaussettes tout aussi trempées. « J'espère que tu ne vas pas tomber malade, au moins... » souffla Samara, après avoir accordé à Esther que son argument n'était pas mauvais. Et elle espérait vraiment que son amie ne tomberait pas malade. Parce que sinon, sa mère allait forcément découvrir sa petite escapade. Et puis, au delà de cela, elle n'aimait pas voir celle qu'elle aimait tant souffrir, et à n'en pas douter, une bronchite la ferait souffrir...

Une fois dehors, elles n'eurent qu'à traverser le jardin qui entourait le cottage, et un petit bout de ce que Samara étant jeune appelait une forêt. En réalité, il s'agissait tout au plus d'un parc un peu touffu qui bordait le village anglais. Mais lorsqu'elle était petite, Samara était très impressionnée par cette endroit tout vert, où l'on trouvait toujours de l'ombre. C'était pour cela qu'elle aimait tant l'Angleterre. Les lieux les plus simples étaient toujours si fascinants et surprenants...
Esther marchait rapidement, presque en sautillant devant Samara. Cette dernière était bien plus posée que son amie, intériorisant bien plus souvent ce qu'elle ressentaient. Samara et Esther étaient le jour et la nuit. Esther, elle, était semblable à un soleil. Toujours souriante, en mouvement, si vive et imprevisible... Samara, elle, se comportait de façon un peu plus sombre, ne montrant qu'en de rares occasions ses joies comme ses peines, et semblant bien plus réservée que son amie. Pourtant, elle ne l'était pas vraiment. Elle était juste, plus froide... Et elle n'aimait pas beaucoup de gens, il fallait bien le dire !

Lorsqu'elles arrivèrent au muret de pierre, Samara laissa Esther passer devant pour l'aider. Elle avait déjà enjambé ce muret plusieurs fois, lorsqu'elle était plus jeune... A nouveau, elle se laissa envahir par ses souvenirs. La première fois qu'elle avait rencontré Esther, elle était venue jusque là. Elle portait une robe verte, et elle avait escaladé ce muret, pour savoir ce qu'il y avait derrière. Le village étant un endroit sûr, Mrs Sherman n'avait jamais eu de problème à laisser sa fille y jouer toute la journée, sans réelle surveillance. Après avoir passé ce muret, la petite Sherman avait traversé la rivière, et s'était retrouvée dans un grand jardin, où elle avait vu Esther et Alissa, pour la première fois. Ces deux fillettes, rigoureusement identiques physiquement... Sauf que ce jour là, Alissa avait attaché ses cheveux.

Samara secoua légèrement la tête, revenant au présent, alors qu'Esther lui tendait toujours la main. Samara s'en saisit. Celle d'Esther était encore froide, alors que celle de Sam' avait conservé un peu de la chaleur de chez elle. Perchée sur le muret, alors qu'elle s'apprêtait à sauter de l'autre côté, la jolie blonde sentit quelques gouttes lui tomber dessus. « Ah, tiens, il commence à pleuvoir », fit-elle remarquer. Comme si Esther ne l'avait pas vu... Elle sauta au pied du mur, rejoignant son amie, tandis que cette dernière se dirigeait déjà vers le petit courant d'eau. Effarée, Samara regarda Esther rentrer dans l'eau qui atteindrait bien vite sa taille. « Mais... » commença-t-elle, mais elle fut interrompue par Esther. « Okay, ça se tient », confirma finalement Samara. « Mais là, c'est sûr que tu vas tomber malade Es' ». Mais Samara accepta, et posa doucement son pied droit sur une des pierres que lui avait indiqué son amie avant de prendre sa main.
C'était un tableau pour le moins étrange. Une jeune fille dans l'eau, qui tendait la main à une autre qui peinait à garder l'équilibre sur des pierres qui commençaient à être mouillées par la pluie. Jusqu'à la moitié du chemin, Samara n'eut aucun problème pour avancer. Mais la pluie devenait de plus en plus forte, à tel point qu'Esther était désormais presque entièrement trempée. Et, lorsqu'elle posa son pied sur la pierre suivante, Samara sentit que ce dernier glissait. Heureusement, elle glissait du côté où se trouvait Esther, ce qui lui permit de conserver un peu d'équilibre, et seulement une partie de sa jambe toucha l'eau. Une grimace survint sur son joli minois. Elle comprenait désormais ce que ressentait Esther avec ses chaussettes mouillées !
Mais, cela aurait pu être pire ! Elles venaient d'atteindre la rive opposée. Elles étaient dans le jardin du manoir. D'ailleurs, elles en étaient tout prêt, et Samara pouvait voir la fenêtre d'une des chambres. Elle ignorait par contre s'il s'agissait de celle d'Esther, ou de celle d'Alissa... Elle se retourna vers Esther, dont les cheveux étaient mouillés, ce qui lui donnait vraiment un air de chien mouillé. Elle ne put retenir un éclat de rire.

« Nan, mais t'as vu à quoi on ressemble ? » Les cheveux de Sam' étaient aussi mouillés que ceux de son amie par l'averse estivale qui les attaquait. Et cette image faisait bien rire Samara !

Esther, tomber malade ? Que nenni ! Très sincèrement, ça arrivait très rarement que la Gryffondor succombe aux vils microbes. Elle avait toujours eu une santé de fer. En revanche, toutes les fois où elle était tombée malade, ça avait été particulièrement épique. De manière assez générale, elle ne manquait pas de se plaindre et de soulever le fait qu'elle était sans doute sur le point de mourir, en toussant grassement et en resserrant son épaisse couverture autour d'elle. Mais à force de traîner un peu partout, elle parvenait à avoir une défense immunitaire en béton. Et heureusement, sinon elle serait très souvent malade, vu le nombre de fois qu'elle s'était retrouvée trempée. Elle n'aurait qu'à se changer en rentrant, et elle serait comme neuve. Enfin, façon de parler. Elle leva les yeux vers le ciel lorsqu'elle sentit des goûtes contre sa peau. En effet, il pleuvait. Elle fit un sourire. Esther adorait la pluie, pour sa part, et par conséquent, se retrouver sous celle-ci ne la gênait pas plus que ça. Combien de fois était-elle sortie dessous pour étendre ses bras et laisser l'eau lui tomber dessus ? Très souvent. En fait, presque chaque fois qu'elle en avait l'occasion. Et à chaque fois qu'elle faisait ça, sa mère avait tendance à la tuer. Et pourtant, elle continuait. Elle s'en fichait des punitions. Il était tellement agréable de sentir l'eau tomber du ciel sur son visage... Elle ne pouvait pas vraiment lutter contre ça. C'était l'appel de la pluie.

- Mais non, je tomberai pas malade.

D'ailleurs, il fallait dire ce qu'il était : Samara n'avait jamais vu à quoi ressemblait vraiment Es' quand cette dernière était malade. Même quand elle l'était à Poudlard, généralement, elle parvenait à négocier son enfermement dans la tour des Gryffondor sur ces périodes. D'ailleurs, elle ne pouvait pas vraiment profiter des potions miraculeuses de l'infirmière quand ça arrivait, puisqu'elle était allergique à l'une des composantes de la potion. M'enfin... Samara eu un léger déséquilibre sur une des pierres, et Esther crispa ses pieds dans le fond de la rivière, qui se trouvait être quelque peu glissant également, surtout avec un poids sur le côté. Mais elle faisait avec. Et puis bon, elle ne laisserait pas tomber Samy dans la rivière, elle s'en voudrait. Même si maintenant, ça ne serait plus à grand chose, puisqu'avec la pluie, elles allaient finir totalement trempée avant d'atteindre le manoir.

Finalement, elles arrivèrent sur le bord de l'eau, et Esther se glissa en dehors de celle-ci, dégoulinant complètement, laissant en dessous d'elle une grande flaque d'eau, dont elle ne se soucia pas vraiment. Et elle ne pu s'empêcher de rigoler à la remarque de sa meilleure amie. En effet, on aurait dit deux animaux trempés jusqu'aux os. Elles étaient belles comme ça tient. Quoique... ça avait son petit charme deux jeunes femmes trempées sous la pluie comme ça.

- Bah, j'suis toujours moins pire que toi va !

Esther lança un regard gentiment taquin à sa meilleure amie. Bon, il valait mieux rentrer rapidement, avant de vraiment finir complètement trempée. Même si c'était déjà en grande partie le cas. Ah, l'Angleterre et son temps si changeant. Esther était presque prête à parier que dans une heure à tout casser il ne pleuvrait plus. Enfin bon. Maintenant il fallait gagner le manoir, et Samara n'ayant pas lâché sa main, Esther la garda avec elle.

- Allez, rentrons avant d'être changées en serpillières pour de bon.

Esther la guida à travers les arbres et elles arrivèrent rapidement devant la porte du manoir. La pierre des murs étaient blanches, avec la fameuse pierre rouge de l'Angleterre pour marquer les bords et les étages, ainsi que pour la décoration. La porte était double, en bois, sans doute du chêne ouvragé. Esther la poussa, et elle s'ouvrit sans le moindre bruit. Elle fit d'abord entrer Samara, lui lâchant finalement la main pour entrer à son tour. L'entrée était spacieuse, et décorée de bannière sur les deux murs entourant la porte, portant le blason de la famille, accrochés à deux colonnes, bien qu'il y en avait plus qui se poursuivaient. On pouvait voir sur la droite des escaliers, et en face une autre double porte, menant sur la salle de réception qu'on pouvait voir, puisqu'elles étaient ouvertes. Sur la gauche se trouvait une nouvelle porte, menant sur le salon. Esther enleva ses chaussures, et fit signe à Samara de faire de même. Elle se tourna finalement vers sa meilleure amie, avec un grand sourire. Bon, il était temps d'annoncer le programme.

- Bon, je propose qu'on se change d'abord, Twead s'occupera de nos vêtements mouillés, et on pourra visiter sans mettre de l'eau partout comme ça.

Inutile de dire que l'Elfe de Maison familial passerait aussi après elles pour nettoyer les traces d'eau qu'elles laisseraient derrière elles. Esther adorait le vieil elfe et irait le remercier dès que Samara serait partie. Sans doute lui demanderait-il qui était la jeune femme qui était venue aujourd'hui, et sans doute lui dirait-elle un petit mensonge, histoire qu'il ne soit pas impliqué dans quoi que ce soit, des fois que les parents découvrent cette petite intrusion. Il faut dire, la seule fois qu'elle était entrée dans le parc, lors de la rencontre entre les jumelles et l'Australienne, cette dernière l'avait échappé belle, si Daphné l'avait trouvé là, elle aurait été viré d'ici avec pertes et fracas.

Elles prirent donc l'escalier pour monter jusqu'au deuxième étage, où se trouvait les chambres des filles, alors que les deux parents vivaient au premier étage. Oui, tant qu'à vivre dans le luxe, autant le faire jusqu'au bout. C'est ainsi qu'après quelques marches, et des couloirs traversés, Esther s'arrêta devant une porte qu'elle ouvrit, entrant cette fois la première avant de présenter d'un geste de la main l'ensemble de la pièce. Elle restait assez simple dans l'ensemble. Il y avait un lit à baldaquin placé contre le mur et excentré vers le mur aveugle, avec à côté une table basse où trônait une pile de livre qu'elle devrait songer à ramener à la bibliothèque. Et dans le coin contre la fenêtre se trouvait un siège d'osier avec une plante pour cacher un peu le reste de la pièce et où elle pouvait s'isoler, en quelque sorte. Du reste, on trouvait une armoire, une commode, un miroir, ce genre de choses. Elle se dirigea vers l'armoire, et en tira quelques vêtements qu'elle lança négligemment sur le lit. Il y avait une robe d'été, et d'autres habits plus pratiques. Elle referma la porte du placard et se tourna vers Samara, prenant le ceintre de la robe pour s'approcher de son amie et la mettre devant elle.

- Dis, t'en penses quoi ? Tu voudrais pas l'essayer ? J'suis sûre qu'elle t'irait super bien !

Et elle lui fait un grand sourire. Et puis, même si la robe était légère, avec la température dans le manoir, ça devrait aller. De toute façon, c'était juste le temps qu'elles restent ici. Donc ça irait fort bien. Après négociations, qui échouèrent ou pas, elles se changèrent, et Esther entraîna Samara. C'était l'heure de la visite ! Elles commencèrent par le deuxième étage, et sincèrement, il n'y avait pas grand chose à voir ici. Elles dûrent grimper quelques marches encore, et Esther donna un rapide aperçu à son amie de la bibliothèque des Nott, qui restait une des plus impressionnantes de Grande-Brtagne, que ça soit par les ouvrages qu'on y trouvait, le nombre ou encore la disposition de celle-ci, en cercle concentrique, avec une seule entrée par la tour, et étant installée dans toute celle-ci.

Après un tour rapide au premier étage, où elle présenta quelques salles où étaient entreposés des tableaux un peu râleur, elle revinrent au rez-de-chaussée, où Esther lui présenta la salle à manger, les cuisines, où elles croisèrent Twead à qui elles purent demander un peu à manger au besoin, ou à boire, et finalement, après un passage par le salon, elles arrivèrent à la salle de réception. Qui sincèrement était immense. En fait, elle s'étendait sur toute la longueur du manoir, et entre le parquet, le lustre et les miroirs pour aider à avoir une meilleure luminosité, donnant une impression d'immensité encore plus appuyée.

- Et doooonc, voilà la salle de réception. Lorsque la famille se porte hôte d'un bal ou ce genre de soirées mondaines chiantes. D'ailleurs... Je te proposerai bien une danse pour l'occasion, mais le gramophone se trouve rangé quelque part... Maaaaaais... Si vraiment ça te teeeeente...

A l'origine, Esther n'est pas une excellente danseuse. Mais depuis qu'elle a saisit le potentiel de sexyness de la chose, elle s'y est mise sérieusement et s'en sort plutôt bien. Il était même fort probable qu'elle ait appris les bases avec son frère, puis se soit entraîné avec Alissa ou Samara ensuite à ses heures perdues.

[A noter que l'image utilisée est seulement partiellement représentative, c'est simplement pour donner une meilleure idée du lieu
Pis pour le manoir, c'est un peu un mélange de ça et de ça]

A peine Samara eut-elle passé la porte d'entrée du manoir Nott que sa bouche s'entrouvrit dans une expression de surprise. Le hall d'entrée était immense, et selon la jolie blonde, il faisait bien la taille de son cottage en entier ! Elle n'avait pas pu retenir une petite expression d'admiration alors qu'elle tournait sur elle même pour voir chaque angle de la pièce. Lorsqu'enfin son regard se posa de nouveau sur son amie, elle suivit son geste, et ôta ses chaussures trempées. Une fois que ce fut fait, elle se redressa et admira une nouvelle fois les colonnes et les bannières. Elle écouta à peine ce qu'Esther lui disait, et répondit évasivement « Hmhm » avant de se re-saisir et de se retourner vers sa meilleure amie. « Excuse moi, t'as raison, c'est une bonne idée. » dit-elle en ponctuant sa phrase d'un sourire. Twead devait être l'elfe de maison des Nott. Un elfe de maison... Samara savait que ses grands parents en avaient eu un, lorsque sa mère était plus jeune. Il se nommait Druk. Sam' ne l'avait pas connu, puisqu'il était mort lorsque son maître était mort. Et ce n'était pas un elfe agréable, selon Mrs Sherman. Du genre à aimer les traditions des sangs-purs, comme Mr. Sherman. Et au vu du ton employé par Esther pour parler de ce fameux Twead, il ne devait pas être comme Druk. Peut-être plus agréable avec cette fille rebelle qu'était l'aînée des jumelles Nott.

Samara suivit docilement son amie dans les escaliers, tout en continuant d'observer autour d'elle, les yeux ronds comme des billes. Et ce ne fut rien comparé au moment où elles pénétrèrent la chambre de la jeune fille. Encore une fois, Samara ne put retenir sa surprise et lâcha un petit « Waw, ta chambre est... Enorme ! » Oui, c'était le moins que l'on puisse dire ! Elle, elle était habituée à sa petite chambre où tenaient son lit deux places, un bureau, et une petite armoire. Là, elle pouvait rentrer facilement deux fois sa chambre dans celle d'Esther. Alors que cette dernière sortait des vêtements de son placard, Samara ne put s'empêcher de déclarer, une petite pointe d'orgueil dans la voix « Plus tard, j'aurai exactement la même chambre que la tienne, je pense ! » Plus tard, lorsqu'elle dominerait le monde, qu'elle serait riche et puissante, elle aurait la même chambre que celle de son amie. Si elle pouvait avoir son amie dans cette chambre, d'ailleurs, ce serait une bien meilleure chose, mais nous n'y étions pas encore, loin de là !

Pour l'instant, bien qu'elles soient toutes deux dans la même chambre, Esther cherchait à rhabiller Samara. Elle avait sorti une robe blanche à fines bretelles et au décolleté léger qu'elle approchait de la petite blonde. Samara saisit le cintre, et se plaça devant le miroir. Un sourcil froncé, un sourcil levé. Si Esther pensait que la robe lui irait bien, alors la Serpentard lui faisait confiance. Elle accepta d'un simple signe de tête, et se déshabilla rapidement pour l'enfiler. Pendant un instant, elle s'était retrouvée en sous-vêtements dans la chambre d'Esther. Voilà une situation qu'elle n'aurait jamais imaginé vivre. Même si c'était juste pour enfiler une robe. Après un rapide coup d'oeil au miroir, elle se retourna vers son amie, les bras légèrement écartés, un sourire éclatant, attendant un avis sur son physique. Et vous savez quoi ? Elle paraissait changée ! Il était rare de voir Samara Sherman vêtue de vêtements clairs, et encore plus de la voir sourire si franchement et si spontanément. En toute objectivité, elle était plus que jolie ainsi. Ses cheveux avaient beau être mouillés, et elle n'avait pas un gramme de maquillage, mais elle semblait resplendissante.

Après quoi, Esther entraîna son amie visiter le manoir. Combien de fois avait-elle imaginé l'intérieur de cette imposante bâtisse dont elle avait si souvent admiré l'extérieur ? Nul ne pouvait le dire avec certitude. La bibliothèque fut probablement ce qui impressionna le plus la jeune fille. « Es', il y a tellement de bouquins là dedans... Je suis sûre qu'il y en a des tas qui pourraient m'intéresser... Je crois que je pourrai y passer des heures ! »

La visite se continua un moment, Samara ponctuant tout cela de petits commentaires tour à tour admiratifs, ou de ce qu'elle ferait si elle possédait la même maison. Et finalement, le tour de la maison s'acheva dans la salle de réception. Et tout dans cette pièce était magnifique. Samara pouvait parfaitement imaginer le genre de réception qui s'y déroulait. Elle pouvait presque voir les couples valser sous un grand lustre... Alors qu'Esther parlait, la jeune fille fit quelques pas en direction du centre de la salle, mais se retourna vivement lorsqu'Ester proposa une danse. « Oh, mais oui, avec plaisir, je tiens à voir si tu as fait des progrès depuis la dernière fois que l'on a dansé ensemble ! » Et tandis qu'Esther s'éloignait pour aller chercher le gramophone, Samara rejoignit le centre de la pièce, sous l'immense lustre qui avait attiré son regard. Là dessus, elle se mit sur la pointe des pieds, le visage levé vers cette imposante source de lumière, les yeux fermés, respirant à pleins poumons. L'odeur de la salle était intéressante. Un mélange légèrement renfermé, et de parfum quelque peu persistant.
Samara devait être étrange à voir pour qui ne la connaissait que peu. Elle était là, souriante, l'air détendue, et parfaitement dans son élément. Et lorsqu'elle entendit les pas d'Esther, elle se retourna vers elle. Aux premières notes de musique, notre jolie blonde s'inclina légèrement et tendit la main vers sa meilleure amie.

« Ma dame... » dit-elle simplement, invitant la rouge et or à s'approcher, et à lui accorder cette danse. Un éclat brillait dans ses yeux bleus. Un éclat d'amusement. Et un sourire tendre éclairait son visage, tandis que sa main rencontrait celle d'Esther. Elle glissa son autre main autour de la taille de son amie, et fit un premier pas en avant, accompagnant le pas en arrière d'Esther. C'était un joli morceau de valse en trois temps. Deux pas en avant, un en arrière, tout en tournant légèrement. Voilà qui était simple. Et Esther s'en sortait bien, il fallait l'admettre. Une légère tendance à vouloir diriger, et à vouloir avancer en même temps que Samara, mais elle se débrouillait bien pour garder le rythme. Un instant, leurs corps se collèrent pratiquement puisqu'Esther avait encore voulu prendre le dessus, ce qui provoqua un petit rire de la part de la vert et argent. « Esther, laisse toi faire ! » Elle était amusée. Son amie continuait de vouloir mener la barque. Cette valse allait se transformer en une lutte de pouvoir si cela continuait !

Et comment Samara avait-elle appris à danser ? En voilà une belle interrogation. Car, oui, ses mouvements étaient fluides, naturels, comme si elle avait fait cela toute sa vie. Et bien, elle avait appris à ses quatorze ans. Sa mère, en tant qu'employée du ministère, en haut de la hiérarchie de son service, avait été conviée à un bal de fin d'année, peu avant Noël. Et pour une fois, Samara fut autorisée à accompagner sa mère. De fait, cette dernière avait décidé de lui inculquer les bases de la danse, afin de briller en haute société. L'apprentissage avait été plus qu'amusant ! Et au final, la soirée ne s'était pas si mal déroulée. Samara se souvenait avoir dansé avec quatre personnes, dont deux jeunes hommes tout à fait charmant... Qui auraient pu l'intéresser si elle n'avait pas déjà été attirée par une certaine jeune femme, ici présente.

Durant un peu plus de quatre minutes, elles tournoyèrent ainsi. Lorsque les dernières notes s'égrainèrent dans la salle, Samara relâcha la taille d'Esther, tout en gardant sa main dans la sienne. Elle s'inclina légèrement, et se mit à rire, d'un rire franc, joyeux, et spontané.
« Tu as fais des progrès, malgré ta tendance à vouloir diriger ! »
Qui sait, peut-être un jour deviendrait-elle une grande danseuse de valse ! Voilà un bon plan de carrière.

Il faut bien avouer qu'Esther était plutôt fière de vivre dans un manoir aussi grand, et elle regrettait de ne pas avoir pu le montrer à plus de gens jusqu'à présent. Même si elle avait parfaitement conscience que l'argent n'était pas ce qui faisait le bonheur, et que des possessions de ce genre non plus, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette petite pointe d'orgueil la saisir chaque fois qu'elle en parlait à quelqu'un d'une condition qui pourrait être jugée comme inférieure à la sienne. Même si dans le cas de Samara, le plaisir de pouvoir enfin montrer à sa meilleure amie son lieu de vie venait supplanter très largement cette fierté. Après, évidemment, elle savait également qu'il existait d'autres personnes possédant des demeures plus luxueuses ou plus grandiose, mais elle savait aussi que la sienne était plus grande que celle du commun des motels. Bref, soucis de chevilles mis à part, Esther souriait aux réactions de Samara qui semblait terriblement impressionnée par le lieu. Il fallait avouer que ça devait la changer de sa maison. Et puis elle comprit tout à fait sa réaction au moment où elle entra dans sa chambre. Il y avait effectivement une certaine place dans la pièce, assez pour mettre deux fois celle de Samy, ou quelque chose comme ça.

Esther ne pu retenir un rire à la remarque de sa meilleure amie sur son avenir. Plus tard elle aurait une chambre pareille. Et très sincèrement, la Gryffondor lui aurait bien proposé de pouvoir en profiter maintenant, mais elle s'en abstint. Même pour plaisanter elle ne la ferait pas. Parce qu'elle savait que ça exprimerait un réel désire, et elle préférait l'ignorer très simplement à ce jour. Et puis... Samara accepta de porter la robe qu'elle lui proposait. Une robe blanche, assez simple, mais vraiment mignonne. Et quand elle eu fini de la passer, Esther détournant pudiquement le regard pour ne pas en profiter et se sentir mal vis-à-vis de ça, un grand sourire vint éclairer les lèvres d'Esther, qui elle-même finissait de passer un haut, observant sa meilleure amie. La rouge et or eu bien du mal à articuler quelques mots, alors que ses yeux regardaient la Serpentard. Ca lui allait terriblement bien, et elle était réellement magnifique, là-dedans. Elle était vraiment à croquer.

Et puis ensuite, elles visitèrent et la bibliothèque impressionna grandement la vert et argent. Pas étonnant. Elle devait en impressionner plus d'un. Et finalement, après la visite du reste de la maison, elles arrivèrent à la salle de réception, où Esther proposa à Samy une danse. Rien que ça. Même s'il fallait aller chercher le gramophone, Esther voulait bien faire un effort. Oh oui, elle le voulait, c'était certain. Et puis bon, ça faisait un moment qu'elle ne s'était plus exercée, alors ça lui ferait du bien. Elle ramena l'antiquité, et sortie un grand disque qu'elle plaça dessus. Une valse, assez peu connue, à trois temps. Esther fit un sourire alors que les notes commençaient à s'élever, et elle rejoignit Samara sur la piste de danse, un immense sourire aux lèvres. Leurs deux mains s'enlacèrent, la brune appréciant la chaleur de celle de son amie. C'était souvent que cette dernière avait les mains plus chaude qu'elle, d'ailleurs, pour une raison quelconque. Peut-être était-ce dû à ses gênes australiens ? Qui sait...

- Ma dame.

Elle lance un sourire un peu charmeur à Samara, sans réellement s'en rendre compte, s'inclinant légèrement en avant, sa main dans la sienne toujours, alors qu'elles prenaient finalement leurs positions. Elle retint un léger grognement en sentant la Serpentard passer insidieusement sa main autour de sa taille. Elle ne s'était pas trop attendue à ce que celle-ci souhaite mener, dans la mesure où elle avait plus tendance à le faire avec ses partenaires habituelles. Mais docile, elle vint placer sa main sur l'épaule de la blonde, et elles commencèrent à amorcer la danse. Ca n'était rien de compliqué, et sans doute y avait-il quelques erreurs mais ça n'en restait pas moins une danse harmonieuse, où elles parvenaient à s'accorder avec une complicité évidente, malgré le fait qu'Esther avait du mal à laisser Samara mener, par moment, celle-ci la réprimandant d'ailleurs à ce sujet, après qu'elles aient fini collées -ou presque- à cause d'un conflit de menage. Et d'accord, toutes les erreurs ou presque venaient de la rouge et or, mais bon... la question n'était pas là.

- Mais je me... ouais, d'accord, je vais essayer.

La situation faisait en tout cas étrangement sourire Esther, alors qu'elles évoluaient sur la piste, la Gryffondor essayant de se laisser guider par Smara, avec par moment un succès assez mitigé. Mais elle s'en sortait bien tout de même. Une fois que la musique s'arrêta, elles se stoppèrent avec elle, suspendant leur mouvement, avant de finalement se libérer l'une l'autre, bien que conservant la main de Samara dans la sienne. Esthr leva les yeux au ciel en tout cas à sa remarque.

- J'ai tendance à essayer de faire ce pour quoi je suis douée, j'y peux rien.

Elle prit un air incroyablement arrogant, avant de se mettre à rigoler bêtement. Oui, elle était fière de sa blague, carrément. Mais elle reprit bien vite son sérieux. Enfin, sérieux... tout est relatif. Elle fit un sourire tendre à Samara, et lui lâcha la main pour venir lui replacer une mèche de cheveux correctement, l'air de rien.

- J'ai surtout eu de bons professeurs.

Le compliment, bien qu'indirecte, était clair. Elle avait eu de la chance de pouvoir apprendre avec son frère et sa meilleure amie. Vraiment beaucoup de chance, et elle le savait très bien. Reprenant la main de la jolie blonde, elle lui fit un grand sourire en la fixant comme ça. Et puis finalement, après un instant de réflexion, elle l'entraîna à sa suite. Il était temps de retourner dans la chambre. Esther allait y attacher Samara et lui faire étudier la métamorphose tient. Histoire de lui faire profiter de ses méthodes pour lui faire comprendre certaines choses. Et alors qu'elles avançaient, un bruit leur parvint de la porte d'entrée. Oh. Oh. Se stoppant net dans les escaliers, la Gryffondor tendit l'oreille. A en juger par le claquement des talons sur le sol, c'était sa mère qui arrivait. Elle avait dû oublier quelque chose. Il allait falloir se planquer. Heureusement, elles avaient un étage d'avance. Elles auraient peut-être le temps d'atteindre la chambre et de se planquer. Ou au moins de planquer Samy, puisque pour sa part, elle devait se trouver là. Elle lança alors un regard équivoque à Sam'.

[Etant donné que la Daphné que tu as déjà pu jouer est plus ou moins la même, je te laisse la pnjiser si tu le souhaites =)]

Esther était douée pour mener, ça, c'était le moins que l'on puisse dire ! Elle était toujours le boute en train pour tout le monde. Même pour Samara. On avait bien pu le constater ne serait-ce qu'une petite demie heure plus tôt, lorsque la jolie brune avait entraîné son amie dans cette aventure ! Pourtant, face à cette affirmation pleine d'orgueil et de suffisance, Samara n'avait pu s'empêcher de lui faire les gros yeux. Oh, Esther ! Mais, la Serpentard savait que sa meilleure amie n'était pas sérieuse. Jamais auprès d'elle elle ne s'était montrée arrogante pour de vrai. Contrairement à sa sœur, à qui c'était déjà arrivé. Plus d'une fois. Mais là n'est pas la question. Le rire d'Esther emplissait la salle, suivant celui de Samara. Elles étaient belles, là à rire, en se tenant la main, n'est ce pas ? Mais Esther finit par la lâcher, provoquant un petit pincement au cœur de Samara qui aimait bien ce contact, léger et frais. Allez savoir pourquoi, la petite lionne avait toujours eu une température un peu inférieure à celle de son amie. Samara avait le sang chaud, au sens premier.

Mais cette main qui s'était éloignée se rapprocha bien vite, mais cette fois-ci du visage de Sam'. Une mèche rebelle ? Oui, c'était probable. Il fallait dire, elle avait toujours les cheveux détachés, et là, après avoir été mouillés, il était normal que es cheveux aient décidé de vivre leur propre vie et de faire leur petite révolution. Du genre, une mèche qui se serait soudainement mise à boucler, une autre qui aurait décidé d'aller câliner sa voisine créant un léger nœud dans ses longs cheveux... Qui était la coupable qu'Esther venait de remettre à sa place ? C'était une mèche qui avait choisi de venir squatter le joli visage de Samara, le séparant en deux parties, et chatouillant sa joue. La jeune fille répondit au sourire tendre de son amie par le même. Et, sans pouvoir s'en empêcher, Samara rosit légèrement au compliment de sa meilleure amie. De bons professeurs. Et elle en faisait partie. Mais par Merlin, pourquoi rougissait-elle ? Ce n'était pas la première fois qu'Esther la complimentait ! Un sourire amusé prit place pour remplacer la timidité soudaine qu'elle éprouvait. « Ouais, je sais, je suis exceptionnelle ! » rétorqua-t-elle, son sourire perçant ses mots tout aussi arrogants que ceux qu'avaient prononcé Esther un peu plus tôt.

Sans attendre plus longtemps, Esther reprit la main de Samara – ô joie ! - avant de soudainement tourner les talons et de l'entraîner à sa suite. Si elle avait bien mémorisé, elle la ramenait à l'étage, probablement vers sa chambre. « Esther... » commença Samara, sans trop savoir pourquoi soudainement sa bouche n'était plus reliée à son cerveau. « Tu sais, il fallait que... » Mais Samara s'interrompit brutalement. Leurs pas s'arrêtèrent de même. Samara aussi avait très distinctement entendu le bruit qui venait de l'entrée. Samara se mordit la lèvre inférieure. Elle le savait ! C'était une mauvaise idée, elle le lui avait bien dit ! Esther lança un regard à Samara, que cette dernière comprit très bien, et auquel elle répondit par une grimace, et un « je te l'avais dit » silencieux. Il était facile de lire sur ses lèvres.
Et maintenant ? Et maintenant, qu'est ce qu'elle allait faire ? Elle savait que si Mrs Nott la trouvait ici, elle allait être pulvérisée. Boum, poussière tu étais, poussière tu redeviendras ! Adieu Samara ! Les bruits de talons continuaient de résonner, et elles étaient bloquées dans les escaliers.

« Esther ? »

La voix de Mrs Nott se fit entendre à l'étage très distinctement. Bon. Pas de panique. Samara fit un signe de tête vers l'étage. Si elles y allaient vite et en silence, elle pourrait se cacher. Elle grimpa les marches sur la pointe de ses pieds nus, suivie par Esther. Les pieds nus... Oh par Merlin ! Les chaussures ! Où étaient les chaussures ? Elles les avaient laissées dans l'entrée, mieux valait que l'elfe de maison les ait déjà retirées de là.
Heureusement qu'elles avaient un étage d'avance. Sitôt qu'Esther eut fermé la porte, Samara analysa rapidement la situation, et chercha un endroit où se cacher. A part sous le lit, elle ne voyait nulle part. Elle se retourna vivement vers son amie, et murmura « Esther, si on s'en tire, je te tue ! » Chose qu'elle ne ferait pas évidemment...
Rapidement, elle se glissa sous le lit de son amie, et ce fut juste à temps, puisque des coups se firent entendre à la porte, tandis qu'elle s'ouvrait dans le même temps. C'était bien la peine de frapper, pensa Samara. Elle sentit le lit s'alourdit un peu au dessus d'elle, alors qu'Esther s'asseyait dessus. Bon, si elle était dessus, au moins sa mère n'irait pas fouiller dessous. En même temps, pourquoi Mrs Nott irait-elle fouiller sous le lit, c'était stupide !

« Esther, tu es là. » constata Daphne Nott, une petite pointe de soulagement dans la voix. Elle préférait que sa fille soit là, à bouder dans sa chambre, plutôt que quelque part, dehors dans la nature, perdue, ou attaquée, ou Merlin-sait quoi ! Elle aimait sa fille, vraiment, même si cette dernière semblait refuser de le voir, l'accusant sans cesse de préférer sa sœur jumelle.
« Je ne faisais que passer. » continua la belle dame en avançant vers le lit de sa fille, et en s'asseyant dessus, à son tour. Sous le lit, Samara plaqua sa main sur sa bouche, dans l'espoir d'atténuer le bruit de sa respiration. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, tellement fort qu'elle était sûre que Mrs Nott et sa fille allaient l'entendre !

Mrs Nott, assise à côté de sa fille posa doucement sa main sur celle de sa fille. Puisqu'elles étaient dans l'intimité la plus totale, elle décida de laisser de côté un instant son attitude détachée et noble. « Ecoute Esther, je ne veux pas que tu m'en veuilles, mais je fais ça pour toi. Parce que tu es ma fille, et que je t'aime. Et je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Tu comprends ? » Mais Daphne n'écouta pas la réponse d'Esther, et posa un léger baiser sur son front. « Allez, je dois y aller. » conclut-elle, lâchant la main de sa fille, se levant et repartant.

Dès que la porte se fut de nouveau fermée, Samara relâcha sa respiration, laissant son bras retomber sur le sol. Elle fixa un instant le sommier, sur lequel elle avait une magnifique vue depuis plusieurs minutes.
« C'est bon, elle est partie ? » murmura Sam' depuis le dessous du lit, n'osant pas encore sortir.

Ah, la modestie des deux jeunes femmes laissaient quelque peu à désirer. Bon, bien sûr, c'était pour la plaisanterie, mais nul doute qu'elles restaient l'une comme l'autre particulièrement arrogante à leur façon. Enfin, c'était normal, elles étaient encore jeunes et pensaient sans doute que le monde leur appartenait, et qu'elles savaient déjà tout sur tout. Ou en tout cas il y avait sans nul doute un peu de ça. En tout cas, cela fit sourire Esther qui prit dès lors le contrôle des choses, laissant le gramophone traîner pour remonter jusqu'à la chambre. Elle pourrait toujours le ranger plus tard, pour le moment, elle voulait profiter d'avoir Samara sous son toit. Elles avaient déjà bien grimpé quand Samara interpella son amie pour lui parler, apparemment un peu plus sérieuse. Mais elle ne pu pas finir sa phrase que la porte d'entrée se fit entendre plus bas. Comprenant au son des talons qu'il s'agissait de sa mère, elle lança un regard à la Serpentard qui lui répondit d'un « je te l'avais dit » qui fit grimacer la rouge et or. Oui, elle lui avait dit, et elle aurait dû l'écouter. Mais si en rentrant sa mère avait constaté que personne ne se trouvait dans le manoir, ça aurait sans doute été bien pire. Alors que là, techniquement, elle pouvait toujours dire qu'elle n'avait pas bougé et que c'était Samara qui était venue comme une grande jusqu'au manoir et qu'Esther l'avait aidé à entrer. Et du coup peut-être que par la même elle pourrait faire comprendre que cette politique d'interdire les sangs dits impurs dans la maison était stupide. En entendant son nom résonner en bas, Esther fit une grimace, avant de voir le signe de tête de Samy et de le suivre du regard.

Monter. Il fallait monter. Dans s chambre, Samara pourra beaucoup plus facilement se cacher, et puis avec l'avance qu'elles avaient, les talons que portait sa mère... Elles auraient l'avantage du terrain et pourraient arriver plus rapidement là-haut, leur laissant le temps de se cacher pour l'une et de se composer un visage pour l'autre. Elles atteignirent rapidement la chambre, aussi silencieusement que possible. Heureusement qu'elles étaient pieds-nus, autrement ça aurait été une autre histoire. Et heureusement aussi que les escaliers n'étaient pas en bois. Finalement, elles parvinrent jusqu'à la chambre, et Esther leva un sourcil à la menace de sa meilleure amie. A chaque fois qu'elles se retrouvaient dans une telle situation, c'était pareil : elle la menaçait de la tuer si jamais elles s'en tiraient. C'était comme ça depuis qu'elles étaient gosses et que la Gryffondor entraînait la blond dans des situations improbables, comme grimper dans un arbre ou traverser une rivière à la surface gelée qui craque sous leurs pas. Quoique ça Esther ne l'avait pas trop fait encore.

- C'est pas trop le moment pour ça, Samara !

Elle entendait derrière la porte les pas s'approcher, alors que son amie se glissait sous le lit. Elle regarda autour d'elle un instant, et vint prendre le livre qui se trouvait à côté du fauteuil, replacer ses cheveux et s'avancer calmement jusqu'à son lit, l'air de rien, prenant une mine surprise lorsqu'elle entendit cogner contre sa porte. Porte qui s'ouvrit juste après. Ah bah bien, ça sert trop de frapper pour ouvrir directement derrière. Tsss, les parents... Esther avait suspendu son geste, celui de s'avancer jusqu'à son lit, le reprenant aux paroles de sa mère pour s'y asseoir, boudeuse. La confiance règne, elle vient vérifier qu'elle soit bien là alors qu'elle lui a interdit de sortir. Bon d'accord, à juste titre, puisqu'à l'origine Esther prévoyait de passer la journée à l'extérieur. Heureusement qu'elle avait fini par inviter Samara.

- Où tu voudrais que je sois d'autre, hein ?

Sa mère vient la rejoindre sur son lit, et Esther l'écoute, le cœur battant à cause de la crainte de se voir découverte. Bon sang, si jamais c'était le cas, elle allait se faire tuer. Par réflexe, elle retire sa main au contact de celle de sa mère et croise ses bras devant sa poitrine, boudant visiblement. Et même si cette attitude peut blesser sa mère, elle n'en fait pas grand cas, enfermée dans sa fierté bien qu'elle regrette un peu. Elle aurait bien aimé croire à ce que disait l'adulte, et même aller chercher son affection mais... Elle n'était pas sûre de pouvoir obtenir plus qu'un simple contact de la main. Et aussi chaleureux soit-il, elle préférait encore ne rien avoir que de ne pas avoir assez. Et si le discours la touche mine de rien, elle se contente de lâcher un « tsss » méprisant.

- Tu parles...

Finalement sa mère quitte la pièce, après un bref salut. Et Esther reste un instant renfrognée, avant que la voix de sa meilleure amie ne la ramène. Ah oui, c'est vrai qu'elle était là. Elle tend l'oreille un instant. La porte en bas se ferme, et la jeune femme se lève pour regarder par la fenêtre. Sa mère venait de quitter la propriété, donc c'est que c'était bon.

- Ouais, c'est bon, elle est partie.

Esther alla s'installer sur son fauteuil près de la fenêtre, l'air de bien moins bonne humeur qu'avant. Elle fait tout de même un sourire à Samara qui va littéralement la tuer. Mais ce n'était pas bien grave. Elle se sentit mal à l'aise de ce qu'il venait de se passer. Enfin bon, les sourcils froncés, elle se racla la gorge et leva les yeux vers sa pauvre amie qui venait de séjourner sous son lit. Et elle ne pu retenir un sourire en voyant une petite trace noir sur la joue de la pauvre Serpentard. Elle se releva pour aller vers elle, la laissant dire ce qu'elle avait à dire si elle le faisait, sans vraiment écouter s'il y avait à écouter, pour venir lui essuyer la tâche et l'interrompre. Essuyant avec le pouce, elle laissa sa main comme ça sur sa joue alors que son regard se redirigea vers celui de son amie.

- Samara... C'était quoi que tu étais sur le point de me dire tout à l'heure ?

Regard curieux d'Esther qui laisse sa main retomber, avant d'aller s'asseoir sur le lit à nouveau. Ou plutôt avant de s'y laisser tomber comme une loque et de tendre le bras jusqu'à sa commode où traînait un livre. Un livre de métamorphose.

Après un moment de silence qui suivit la question de Samara, la voix d'Esther retentit de nouveau dans la pièce. Elle était partie. Un long soupir de soulagement s'échappa de la bouche de Samara. Elles avaient eu chaud, pour le coup. Et visiblement, Mrs Nott n'avait rien remarqué ! Oh, quand elle y repensait, la situation avait été vraiment bizarre. Mrs Nott, en train de faire une déclaration à sa fille – ce qui comme s'en doutait Samara n'arrivait pas souvent – et Samara qui entendait tout, cachée sous le lit. Mais dans quoi Esther l'entraînait-elle ? Ah, décidément, avec cette jolie brune sa vie prenait un tournant particulier !

Samara se glissa sur le côté, avant de se relever, surgissant des ténèbres de sous le lit, avec autant de grâce que faire se peut dans une telle situation. En d'autre termes, pas beaucoup ! Elle épousseta vaguement la jolie robe que son amie lui avait prêtée, avant de tourner la tête vers la dite amie. Elle était installée sur ce beau fauteuil tout à côté de la fenêtre, et semblait franchement morose. La vive et souriante Esther avait laissé place à la Esther aux sourcils froncés, et au sourire mal à l'aise.

« Esther... » Et après ? Que devait-elle dire ? Parfois, Samara faisait une bien piètre amie. Elle n'avait pas envie de lui faire la morale, et pourtant, si elle disait quoique ce soit, cela risquait d'y ressembler ! Esther était parfois injuste face à sa mère. Elle lui menait la vie dure, et ça, Samara le savait très bien. Tout comme, après la scène qui venait de se dérouler, elle constatait que Mrs Nott aimait sa fille, même si elle ne le montrait pas forcément de la meilleure manière. Sam' commençait à se dire que la meilleure façon de les rapprocher serait peut-être de les enfermer toutes les deux dans une pièce et de les obliger à se parler franchement. Bon, il faudrait aussi prévoir des médecins et des gardes du corps pour les empêcher de se sauter à la gorge... Littéralement.
Et alors que Samara réfléchissait encore à la façon de formuler sa pensée, elle fut tirée de ses songes par un raclement de gorge. Esther la fixait avec un sourire, auquel Samara répondit par un haussement de sourcil. Et alors que la jolie Gryffondor se levait, notre blondinette ne put retenir une simple remarque. « Elle t'aime vraiment. Tu le sais. » Ce n'était même pas une question. Esther devait bien savoir que sa mère l'aimait. Qu'elle ne voulait que son bien-être. Et ce même si son bien être selon Mrs. Nott devait se passer de Samara. Oh par Merlin ! Si Daphne Nott avait su qu'une sang-mêlée était amoureuse de sa fille ! A n'en pas douter, elle l'aurait jetée hors de chez elle ! Cette idée brisa quelque peu les espoirs de Samara. Comment avait-elle pu ne pas y penser ? Au delà même du fait qu'Esther ne partageait probablement pas ses sentiments, il y avait le reste du monde autour. Et même si sa mère ne trouverait rien à y redire – pas avec une grand mère aussi lesbienne ! - il n'en allait pas de même pour l'entourage de son amie. Sa mère réprouverait une telle relation. Et sa sœur jumelle, oh, Alissa était dans le même dortoir que Samara. Elle allait peut-être tenter de la tuer durant son sommeil avec un oreiller !

Sam' fut tirée de ces sombres pensées, lorsqu'Esther, bien en face d'elle posa sa main sur son visage, et frottant sa joue de son pouce. Bien malgré elle, ses yeux s'étaient ouverts comme deux soucoupes et la jeune fille mit un instant à comprendre qu'elle avait probablement quelque chose sur la joue. Ce moment semblait suspendu, hors du temps. Le regard d'Esther planté dans le sien, elle se noyait dans ses yeux bleus. Que se passait-il ? Qui les avait stupefixées ? Etait-ce la mère d'Esther revenue à l'improviste, qui les avait immobilisées pour mieux les découper en morceaux ?

Pas du tout. Samara entendit les mots résonner dans son esprit avant de les comprendre. Elle s'était perdue en chemin. Qu'est ce qu'elle était sur le point de dire tout à l'heure ? Elle cligna des yeux plusieurs fois, histoire de se reconnecter au monde réel. Et c'était comme si tout se passait en accéléré. Esther s'éloigna d'elle, se laissa tomber sur le lit. Après un presque inaudible soupir, Samara la rejoignit.

« Je ne sais plus. J'ai oublié. Ca ne devait pas être très important ! » dit-elle, s'installant à côté de son amie. Quel honteux mensonge. Mais finalement, Samara n'était pas prête à avouer tout ça, elle n'était pas encore capable de franchir le cap. C'était de la lâcheté, oui. Mais elle n'avait jamais été réputée pour être courageuse. Tête brûlée, oui, mais courageuse, non. Si elle ignorait les risques, elle pouvait foncer. Certes, comme dirait l'autre, si ce n'était pas de la connerie, ça pourrait être une forme de courage. Mais dès qu'elle savait ce qu'elle risquait de perdre, ce n'était plus la peine. Elle freinait des quatre fers. Et là, elle savait très bien ce qu'elle risquait de perdre. La jolie et tant aimée Esther. Oh, oui, tant aimée. Et pas que par elle, malheureusement !

Samara regarda de plus près le livre dont venait de se saisir Esther. C'était un livre de métamorphose. La Serpentard ne put se retenir de sourire, amusée. « J'ai droit à un cours particulier ? » Un cours particulier de métamorphose, rien que pour elle, offert par une des meilleures élèves de l'école ! Rien que cela ! Mais Esther risquait fortement de s'arracher les cheveux, face à la nullité avérée de Sam'. Vraiment, elle était nulle. Mais déjà en première année, elle avait montré qu'elle était très mauvaise, ne réussissant presque jamais à effectuer une métamorphose complète. Et elle avait toujours cette excuse du « c'est pas moi, c'est ma baguette ! » Bien sûr.
Esther feuilleta le livre et s'arrêta sur une page bien précise, que Samara lut par dessus son épaule. Lorsqu'elle releva les yeux vers son amie, elle n'était pas sûre d'avoir tout compris. Elle soupira, amusée. « Je crois que je suis un cas désespéré ! »

Oui, elle le sait. Elle le sait qu'elle l'aime. Que le comportement qu'elle a avec sa mère est totalement injuste. Mais ce n'est jamais que le reflet de ce qu'elle ressent au final. Elle se sentait tellement oppressée par la pression familiale, par les attentes et les déceptions qu'elle provoquait qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir prendre de la distance avec eux, pour pouvoir respirer un peu. Alors quitte à être injuste, au moins ça lui permettait d'avoir la tranquillité dont elle avait besoin, la plupart du temps. Alors tant pis si ça devait provoquer des dégâts collatéraux, elle ferait avec. Et ce n'est qu'en grandissant qu'elle pourrait accepter les choses comme elles étaient. Mais pour le moment, elle avait bien trop besoin de s'affirmer et de devenir plus indépendante. Enfin bref. Curieuse, elle attendait la réponse de sa meilleure amie. Elle avait commencé à dire quelque chose tout à l'heure, dans les escaliers, mais avait été interrompue par l'arrivée de la mère de la Gryffondor. Restée sur sa faim, elle souhaitait donc savoir de quoi il s'agissait.

Samara vint s'installer à côté d'elle, Esther la suivant du regard, pour répondre. Elle ne savait plus ? La rouge et or haussa un sourcil en observant sa meilleure amie. C'était rare qu'elle perde le fil de ses pensées, la jolie blonde, très rare. Et à vrai dire, ça interloqua assez fortement la brune. Mais elle préféra ne pas insister. Pour le moment. Elle reviendrait à la charge plus tard. Si elle y repensait. Au pire, ce n'était pas bien grave, et comme elle le disait, si ça avait été important, elle s'en serait souvenu. Oui, elle préférait croire à ça que de découvrir quelque chose qui lui déplaisait. Par exemple, que Samara s'interroge sur les intentions qu'elle avait à son sujet. Elle pourrait se demander si elle la voyait vraiment que comme une amie, ou ce genre de chose. Après tout, Samara pouvait légitimement se poser la question, malgré le fait qu'Esther avait toujours affirmée que jamais elle ne s'intéressait à ses amies, la vert et argent restait particulièrement attirante, et vu la proximité qui existait entre elle... Enfin, elle avait toujours fait en sorte de ne laisser planer aucun doute à ce sujet. Mais peut-être aurait-elle dû, dans la mesure où ça aurait pu encourager celle-ci à faire le premier pas. Pourtant, ds indices, il y en avait eu. Il avait suffit de voir la réaction d'Esther face aux diverses fois où sa meilleure amie s'était trouvé un petit copain. Elle s'était automatiquement éloignée d'elle pour ne pas avoir à affronter le mâle. Car se connaissant, elle aurait pu avoir un comportement odieux avec eux. Pas qu'elle soit du genre jalouse. Mais... quand elle savait qu'elle n'était pas la petite amie de la personne qu'elle aimait, si, elle l'était. D'ailleurs, c'était un de ses gros soucis. La perte d'intérêt dès qu'elle obtenait ce qu'elle voulait. Le sujet n'étant néanmoins pas là, revenons à nos moutons, à savoir le chemin qu'il y aurait à parcourir avant de voir les deux là ensembles. Car les choses étant ce qu'elles étaient, nous étions en présence de deux boulets qui allaient galérer avant d'arriver à quelque chose. Et ce malgré les nombreuses tentations qu'il y aurait sur le chemin.

Comme là maintenant tout de suite, avec Samara qui se penchait par dessus son épaule pour lire le livre qu'elle venait d'ouvrir. De la métamorphose. Ca traitait des effets sur les lois de Gamp si celles-ci étaient détournés. C'était principalement de la théorie, puisqu'il était particulièrement dangereux d'aller à l'encontre de ces lois.

- Ouais, t'es trop chanceuse, un cours particulier avec moi. Des filles tueraient pour ça j'suis sûre.

Esther eu un petit sourire arrogant, avant de lâcher un petit rire pour affirmer qu'il s'agissait bien d'une plaisanterie. Personne n'aurait tué pour ça, même si Esther était une professeur plutôt douée, dans la mesure où elle savait faire preuve de patience et expliquer les choses de façon à ce que tout le monde puisse comprendre. De toute façon, elle savait très bien que la meilleure façon de savoir si on avait bien compris quelque chose était de l'expliquer. Et ça permettait de mieux intégrer les choses. Bref, c'était tout bénef' pour elle.

Elle lança un regard à la Serpentard, qui se trouvait près d'elle. Très près. En fait, elle aurait juste eu à se pencher pour lui voler un baiser. Mais évidement, elle n'en fit pas, profitant simplement du parfum qui lui parvenait sans mal. Elle la laissa lire, se contentant pour sa part de survoler la page. Elle l'avait déjà lu la veille et savait que la formulation de la théorie était particulière. Et que sans un exemple il était assez difficile de visualiser les choses.

- Tu vas voir, c'est simple, en fait....

Et c'est ainsi que la journée passa, entre révisions, rigolades, complicités, et bien d'autres choses, sans oublier de manger à midi la bonne cuisine de l'Elfe de Maison, qui eu même droit à des remerciements. Il faut dire qu'Esther l'aimait bien. Et puis la journée se termina, et Esther raccompagna Samara jusqu'à la rivière, l'aidant à nouveau à la franchir sans qu'elle ne tombe, puis à grimper l'enceinte de la demeure.

- Je suis contente que tu sois venue. On pourra probablement pas se voir jusqu'au Poudlard Express, mais je t'enverrai un hibou des Hébrides ! Penses à sortir un peu aussi avant la fin des vacances. Et prends soin de toi surtout. Tombe pas malade ! Et si un truc va pas, t'as juste à envoyer un mot chez les MacFusty, ils me transmettront. Et... enfin... j'vais pas te dire quoi faire, mais pense à me donner des nouvelles hein. Allez, j'te laisse y aller, sinon on y est encore demain. Fait attention en rentrant.

Et elle attend d voir Samara s'éloigner pour regagner sa maison, et s'allonger sur le lit où avec la Serpentard elles ont passé un bon moment. Son odeur était encore présente, et Esther avait bien l'intention d'en profiter encore un peu.